Budget: le chef d'état-major de l'armée de Terre dit avoir besoin de "cohérence"

La mise en oeuvre de la loi de programmation militaire (LPM) dans le budget des armées répond à un besoin de "cohérence" pour l'armée de Terre, censée pouvoir "agir ce soir" tout en préparant l'avenir, selon son chef d'état-major.
Les 413 milliards d'euros prévus entre 2024 et 2030 pour les armées ont permis "d'établir une cohérence dans une enveloppe de ressources, une cohérence pour l'armée de Terre entre les questions du fonctionnement courant et les opérations, ainsi que la cohérence des capacités", a expliqué ce vendredi le général Pierre Schill, lors d'une conférence de presse au commandement Terre pour l'Europe, à Lille.
Déployer 7.500 hommes en 2025 en 10 jours
Le projet de loi de finances pour 2025, présenté le 10 octobre, prévoit un budget "plus important" que cette année, selon le ministre des Armées Sébastien Lecornu. Mais la situation dégradée des finances publiques a fait naître des questions sur le respect de la marche budgétaire de 3,3 milliards d'euros prévue pour 2025.
"Aujourd'hui, j'y suis attentif mais je n'ai pas de crainte", a assuré le général Schill. Malgré d'éventuels "aléas", "pour l'année prochaine j'espère et j'escompte qu'on arrive à rester sur cette cohérence".
L'armée de Terre entend être capable de déployer l'an prochain en dix jours une brigade de combat complète, soit quelque 7.500 hommes, dite "bonne de guerre" avec les matériels et stocks nécessaires.
50,5 milliards d'euros
Cette capacité doit être démontrée à l'occasion de l'exercice "Dacian Spring" qui se tiendra en Roumanie en mai. A plus long terme, l'ambition est de pouvoir déployer en l'espace de trente jours dès 2027 une division, soit trois brigades de combat, avec ses équipements pour six mois.
"Si la LPM est déstructurée, je continuerai à plaider pour tenir cet objectif", a affirmé le chef d'état-major de l'armée de Terre. Mais il faudra peut-être, selon lui, le retarder en cas de modifications profondes du texte. La LPM 2024-2030, adoptée l'an passé, prévoit que les crédits de la mission Défense passent de 47,2 en 2024 à 50,5 milliards d'euros l'an prochain.