BFM Business
Défense

Après le contrat pour 26 Rafale, bientôt 40 de plus? Pourquoi l'Inde raffole tant de l'avion de combat français

placeholder video
L'Inde serait en discussion avec la France pour acquérir des avions de combat Rafale supplémentaires, selon la presse indienne.

L'Inde vient de signer un accord avec la France pour l'acquisition 26 chasseurs Rafale en version marine, selon le ministère indien de la Défense. Le pays devient ainsi le premier pays en dehors de la France à acquérir des avions de combat Rafale Marine, vient de confirmer Dassault. Et ce n'est peut-être pas terminé.

La presse indienne rapporte que le gouvernement indien pourrait commander jusqu'à 40 Rafale supplémentaires pour renforcer la flotte de son armée de l'air. Ce contrat ferait l'objet d'un accord intergouvernemental, indique le média The Print, qui évoque des discussions en cours entre Paris et New Delhi. Dassault Aviation ne fait pour sa part aucun commentaire. L'Inde a déjà commandé 36 Rafale pour l'armée de l'air en septembre 2016.

Si cette commande de Rafale pour l'armée de l'air indienne se confirme, elle pourrait ouvrir la voie à l'implantation d'une chaîne d'assemblage final en Inde.

"Dans le cadre de futures commandes importantes d'avions de combat, il faudra être capable de faire l'assemblage final localement en Inde", expliquait le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier lors de la présentation des résultats annuels en mars dernier.

Cette information circule alors que le gouvernement vient donc de parapher le contrat pour 26 Rafale pour équiper la marine indienne (22 avions monoplaces, 4 biplaces).

Un client historique

L'intérêt de l'Inde pour les avions français n'est pas nouveau: le pays est client de Dassault Aviation depuis plus de 70 ans. Le premier achat remonte à 1953, une flotte de 113 Ouragan, qui ont volé jusqu'en 1967. Puis ont suivi les Mystère IV A en 1957, les Alizée pour la marine indienne en 1961, les Jaguar en 1979, des Mirage 2000 en 1982, et donc des Rafale en 2016.

Sur la période 2020-2024, l'Inde a représenté 28% des exportations d'armement de la France, selon les données du Stockholm International Peace Research Institute.

Poursuivre l'acquisition d'avions conçus par Dassault Aviation serait pour l'Inde l'assurance de renforcer encore le partenariat stratégique avec la France et de poursuivre son développement industriel. Signé en 1998, l'accord statue notamment que "la France est l'un des partenaires clés de l'Inde dans ses efforts pour constituer une base industrielle et technologique de défense autosuffisante" et que les deux pays "sont engagés à coopérer pour co-développer et co-produire ensemble des technologies de défense avancées".

Le contrat pour 36 Rafale annoncé en 2016 disposait d'ailleurs d'un volet d'"offsets", des compensations, qui prévoyaient l'implantation de sites de production dans le cadre de l'initiative globale "Make in India". C'est à cet effet qu'a été créée en 2017 DRAL, une co-entreprise entre Dassault Aviation et le groupe indien Reliance, pour produire des pièces de de Rafale et de Falcon 2000.

Un nouvel appel d'offre en approche

Autre avantage de disposer de flottes similaires: la possibilité de rationnaliser le maintien en condition opérationnelle des avions et de réaliser des économies. En effet, les différentes versions du Rafale (monoplace, monoplace embarqué sur porte-avions, biplace) disposent de la même cellule et du même système d'armes, ce qui facilite les commandes de pièces et les processus de maintenance et réparation.

Néanmoins, l'Inde pourrait en parallèle relancer un appel d'offres pour étoffer la flotte de son armée de l'air dans le cadre de son programme MRFA (multi-role fighter aircraft), qui vise l'acquisition de 114 appareils. Dans ce cas de figure, le Rafale se retrouverait en compétition avec d'autres avions tels que le Gripen (Saab), l'Eurofighter, le F/A-18 Super Hornet, le F-15EX (Boeing), le F21 (Lockheed Martin), voire le MiG-35, le Su-35 et Su-57 (UAC).

Helen Chachaty