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Daniel Kretinsky sort de l'ombre pour financer l'expansion de Fnac Darty

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Fnac Darty signe une importante acquisition à l'international. Le groupe rachète l'italien Unieuro pour 250 millions d'euros et réalise un bond en terme de croissance. Son premier actionnaire Daniel Kretinsky en finance la moitié.

Après deux années discrètes au sein du groupe Fnac Darty, Daniel Kretinsky sort du bois. Le milliardaire tchèque va financer la moitié du rachat de l'italien Unieuro en déboursant 120 millions d'euros en cash, sur les 250 millions déboursés pour l'opération. Il apporte ainsi une aide financière indispensable à Fnac Darty pour se développer hors de France.

Pour réaliser cette opération d'ampleur -Unieuro est leader de la distribution de produits électroniques et électroménagers en Italie, Fnac Darty et Ruby Equity Investment, filiale de Vesa, la société contrôlée par Daniel Kretinsky, "envisagent de créer une société d'investissement commune qui détiendra la participation dans Unieuro".

Cette société, détenue à 51% par Fnac Darty et à 49% par Ruby, "serait contrôlée" par le groupe Fnac Darty.

Kretinsky détient 30% de Fnac Darty

Daniel Kretinsky montre ainsi qu'il est désormais à la manoeuvre. L'homme d'affaires est devenu actionnaire de Fnac Darty il y a deux ans et n'a cessé d'augmenter sa participation qui s'élève aujourd'hui à 29,99%, juste en dessous du seuil d'OPA de 30%. Son arrivée à toujours été saluée par le distributeur. Son patron Enrique Martinez trépigne depuis plusieurs années car il peine à étendre son groupe en Europe.

"C'est une opération que l'on mène à deux. Pouvoir le faire avec le soutien de notre premier actionnaire nous permet de ne pas épuiser complètement les capacités du groupe à saisir les opportunités de consolidation", s'est réjoui Enrique Martinez jeudi sur BFM Business.

"Daniel Kretinsky est quelqu'un qui s'intéresse beaucoup au retail. Quand vous entrez au capital de Fnac Darty, ce n'est pas pour dormir. C'est pour nous aider à grandir, nous accompagner dans notre projet."

"C'est parce que notre projet l'intéresse qu'il est venu chez nous", martèle Enrique Martinez. "On est très sélectifs, disciplinés, on cherche de la valeur et on se précipite pas. On réfléchit mais on est déterminés. Je pense que ça correspond bien au caractère de Daniel Kretinsky."

Depuis 2017, il avait comme premier actionnaire l'allemand Ceconomy, un distributeur, lui aussi spécialisé dans les appareils électroniques. Mais après avoir étudié ensemble une alliance, une fusion et un rachat, Fnac Darty a abandonné ses projets avec le distributeur allemand. La montée en puissance de Daniel Kretinsky, qui est aussi actionnaire de l'allemand Metro, ouvre une nouvelle ère pour le développement à l'international.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business