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Daniel Kretinsky prêt à racheter Fnac Darty

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L’homme d’affaires tchèque souhaite mettre la main sur les parts du premier actionnaire, l’allemand Ceconomy. Fnac Darty cherche à sortir de la Bourse.

Après Editis, Daniel Kretinsky cherche à se renforcer en France. L’homme d’affaires tchèque se verrait bien racheter Fnac Darty. Il en détient déjà 20% du capital depuis l’été dernier. Selon plusieurs sources proches du groupe de distribution, il "est prêt à racheter les parts de Ceconomy". Le groupe allemand est le premier actionnaire de Fnac Darty avec 24% de son capital.

Le directeur général de Fnac Darty, Enrique Martinez, et Daniel Kretinsky "s’entendent très bien", assurent plusieurs sources proches des deux hommes. Leur rencontre a notamment été facilitée par Denis Olivennes, l’ancien patron de la Fnac, aujourd’hui président de CMI France qui regroupent les médias de Daniel Kretinsky en France (Marianne, Elle, Public). Contactées, les deux parties n’ont pas souhaité commenter.

La direction de Fnac Darty en soutien

Enrique Martinez et son conseil d’administration voit d’un bon œil les ambitions de Daniel Kretinsky. D’abord car les relations avec Ceconomy sont quasi nulles depuis plusieurs années. "Il n’y a aucune synergie", assure un dirigeant du groupe. Le groupe allemand avait racheté les parts de Kering dans Fnac Darty en 2017 afin d’envisager des collaborations, voire ensuite un mariage. Tous les scénarios ont été étudiés: rachat du groupe français par Ceconomy, l’inverse ou une fusion. Mais le groupe allemand n’a jamais été plus loin.

Depuis deux ans, Fnac Darty souhaite accélérer dans la consolidation du marché de la distribution, notamment dans le e-commerce, pour tenter de rivaliser avec Amazon. Mais l’immobilisme de son premier actionnaire la handicape. "Daniel Kretinsky a des ambitions et aimerait que Fnac Darty soit offensive pour réaliser des acquisitions", confie un proche du groupe. Les deux parties ont en ligne de mire le rival CDiscount, détenu par Casino qui pourrait un jour le vendre pour se désendetter. Des contacts entre Fnac Darty et Casino avaient eu lieu en 2019 mais son PDG, Jean-Charles Naouri, en demandait un milliard d’euros, deux à trois fois plus que le prix évalué par Enrique Martinez.

Ceconomy bloque le jeu

Mais pour le moment, Ceconomy "n’est pas vendeur", précisent ces sources, qui expliquent que plusieurs approches ont eu lieu l’an passé. Daniel Kretinsky connait bien les actionnaires de Ceconomy. La famille Haniel lui avait vendu ses parts dans le groupe de distribution allemand Metro dont Ceconomy était la branche dédiée aux produits électroniques.

Ce scénario arrangerait pourtant bien Fnac Darty qui, en étant détenu à 44% par Daniel Kretinsky, se verrait sortir de la Bourse."Ils en rêvent", assure un bon connaisseur du groupe, alors que le cours de Bourse stagne depuis trois ans.

"On réfléchit à plusieurs options", renchérit un proche du groupe.

Selon nos informations, la direction a même étudié un retrait de la cote avec l’aide d’un fonds d’investissement. Las, la direction de Fnac Darty s’impatiente de la situation. Une dernière option consisterait à réaliser une acquisition que Daniel Kretinsky financerait pour augmenter sa participation, et Ceconomy se laisserait ainsi diluer au capital pour prendre du recul, sans toutefois vendre ses parts.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business