Cuisinier pénalisé par l'Urssaf pour avoir mangé dans son restaurant: Darmanin juge la situation "absurde"

Gérald Darmanin - LUDOVIC MARIN / AFP
Redressé à hauteur de 14.000 euros par l'Urssaf pour avoir reconnu qu'il mangeait tous les jours dans son établissement, le chef cuisinier Arnaud Bloquel va peut-être bénéficié de l'aide de... Bercy. Gérald Darmanin a réagi ce lundi à la mésaventure de ce propriétaire de restaurant qui dénonce le redressement dont il a fait l'objet en 2018 après une visite de l'organisme public chargé de recouvrer les cotisations sociales des entreprises.
Dans un message publié sur Twitter, le ministre de l'Action et des Comptes publics a reconnu une "situation absurde issue d'une règle obsolète". "Je vais proposer au plus vite avec Agnès Buzyn (ministre des Solidarités et de la Santé, ndlr) de changer cela et demander aux URSSAF de reconsidérer le cas de ce chef cuisinier".
"Je mange dans mon restaurant, puisque j'y passe mes journées"
Arnaud Bloquel, qui exploite deux restaurants à Saint-François, en Guadeloupe a raconté auprès du site spécialisé L'Hôtellerie-Restauration qu'un fonctionnaire de l'Urssaf s'était "présenté pour un contrôle dans (son) établissement en avril 2018".
"Il s'apprêtait à quitter mon restaurant lorsqu'il m'a demandé où je mangeais", a-t-il raconté. Avant d'ajouter: "Je mange dans mon restaurant, puisque j'y passe mes journées". Un aveu de bonne foi qui lui a donc valu une lourde sanction.
En effet, un gérant majoritaire dans une entreprise de restauration se doit de déclarer les repas pris sur place en avantage en nature. Pour évaluer le montant du redressement effectué sur trois ans, l'Urssaf s'est basée sur la dépense moyenne d'un repas servi au client dans son restaurant étoilé, soit 107 euros. Or, Arnaud Bloquel assure se restaurer "avec des pâtes ou des plats simples et peu coûteux, comme le reste de (son) équipe dont le repas apparaît à environ 6 euros sur leur bulletin de paie".