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Coronavirus: partout dans le monde, le trafic aérien dégringole

Le trafic aérien a chuté de 4,9% début mars

Le trafic aérien a chuté de 4,9% début mars - SAUL LOEB / AFP

Après un recul de 4,3% en février, le trafic aérien a enregistré une nouvelle chute de près de 5% sur les 11 premiers jours de mars. Et la chute devrait se poursuivre.

C’est l’un des secteurs les plus fragilisés par l’épidémie de coronavirus. Après une baisse de 4,3% en février, le trafic aérien enregistre une nouvelle chute de 4,9% sur les 11 premiers jours de mars par rapport à la même période l’an passé, selon Flightradar. Dans le détail, le site spécialisé a suivi 1.130.536 vols commerciaux contre 1.188.221 l’année dernière.

Cette chute s’explique sans surprise par les décisions successives des gouvernements de suspendre les liaisons vers les zones à risque. Et cela devrait se poursuivre, alors que Donald Trump a prononcé jeudi l’interdiction aux voyageurs européens de se rendre aux États-Unis.

Un lente reprise des vols en Chine

Si l’on regarde l’évolution du trafic aérien jour par jour depuis début mars, aucune baisse significative n’est cependant à signaler. En effet, la réduction du trafic a commencé au cours de la troisième semaine de janvier et s’est accélérée jusqu’en février avant de se redresser légèrement début mars, la lente reprise des vols en Chine compensant l’interruption de certaines liaisons sur le Vieux continent.

Depuis un mois, le jour ayant enregistré le plus faible nombre de vols est le dimanche 16 février (157.345). À l’inverse, 196.756 vols ont été observés le vendredi suivant, soit le trafic le plus élevé depuis le 12 février.

Les compagnies aériennes en difficulté

L’épidémie qui poursuit sa propagation en Europe frappe de plein fouet l’activité des compagnies aériennes qui réduisent leurs capacités. Mercredi, avant même l’annonce des États-Unis de suspendre les liaisons avec le Vieux Continent, Air France disait déjà prévoir l’annulation de 3600 vols compte tenu de la réduction drastique de son programme de vols vers l’Asie, l’Europe (en particulier l’Italie) et Israël.

Une réduction par rapport au plan initial de -13% de ses capacités sur le réseau long courrier, -25% sur le réseau européen et -17% sur le réseau domestique. "Nous sommes dans une situation d’urgence économique" a déclaré la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, dans un courrier adressé aux salariés. Et ce, alors que l'Union des aéroports français (UAF) estime à 20% en moyenne le recul du trafic dans les aéroports français. 

Certaines compagnies sont encore plus touchées. Première victime du coronavirus, la compagnie régionale britannique Flyby a annoncé le 5 mars cesser ses activités "avec effet immédiat". Déjà en difficulté financière, elle s’est révélée incapable de faire face à la situation actuelle. En Asie, Korean Air a immobilisé 100 de ses 145 avions.

"Si la situation se prolonge sur une plus longue période, nous pourrions atteindre le seuil où ne pourrons plus garantir la survie de l’entreprise", a indiqué le président de la compagnie, Woo Kee-hong.
Paul Louis