Celio rachète la marque Camaïeu aux enchères pour 1,8 million d'euros

Celio rachète la marque Camaïeu. Les actifs immatériels de Camaïeu, c'est-à-dire la propriété intellectuelle de la marque, les logos et les noms de domaine des sites web, ont été rachetés ce mercredi par l'entreprise de prêt-à-porter masculin Celio pour 1,8 million d'euros lors d'une vente aux enchères organisée à Vendeville, dans le Nord, par la maison Mercier. Son estimation était comprise entre 1,5 million et 2 millions d'euros et la mise à prix était de 500.000 euros.
Outre le portefeuille de marque, une vingtaine d'autres lots ont été mis en vente ce mercredi après-midi, parmi lesquels des vêtements, des sacs, des mannequins, des tapis de yoga ou encore des cartons d'emballage, écoulant le reste du stock de Camaïeu. Après quarante d'existence, l'enseigne nordiste de prêt-à-porter avait été liquidée le 28 septembre dernier et ses magasins avait été fermés quelques jours plus tard, mettant plus de 2000 personnes au chômage.
"Celio le voulait vraiment"
Une déception pour les deux entrepreneurs qui souhaitaient reprendre Camaïeu pour en faire une marque "made in France". "Nous n'avons aucun regret" car les enchères "sont montées beaucoup plus haut que la limite que nous nous étions fixés", explique Karine Renouil-Tiberghien, à la tête de la Manufacture de layette et tricot (MLT) avec son associé Arnaud De Belabre. Ils étaient les seuls repreneurs potentiels à avoir publiquement manifesté leur intérêt pour la marque Camaïeu.
L'enseigne masculine Celio, qui n'avait pas révélé son intention de reprendre la marque féminine Camaïeu, "la voulait vraiment, ils ont renchéri à chaque reprise", explique Karine Renouil-Tiberghien, se réjouissant d'un rachat par une entreprise française. Mais, pour les deux entrepreneurs, l'histoire n'est pas forcément finie avec Camaïeu: à la fin des enchères, "on nous a proposé de réaliser quelques collections pour Celio, et plus tard Camaïeu", dévoile-t-elle.
Sans le fichier client
Le fichier client, lui, n'a finalement pas été mis en vente. Le fichier de clients actifs, comportant les coordonnées de 3,8 millions de personnes, faisait initialement partie du lot proposé aux enchères avant d'en être retiré par la maison de ventes en raison de la législation RGPD. Le repreneur du fichier client aurait été contraint d'obtenir à nouveau le consentement des millions de personnes inscrites dans ce fichier, une procédure complexe qui aurait pu poser des problèmes juridiques.
La majeure partie des stocks de Camaïeu a, elle, déjà été vendue pour 4,2 millions d'euros lors d'une précédente vente aux enchères. La chaîne de déstockage Noz était repartie avec 1,5 million de pièces issues des dernières collections Camaïeu, sur les 2 millions de pièces mises en vente. L'argent récolté par la vente avait été réparti entre les créanciers, le remboursement des propriétaires des locaux des boutiques ainsi que la prime de 6000 euros destinée aux ex-employés de l'enseigne.