Carrefour annonce qu'il ne commercialisera aucune viande en provenance du Mercosur

Dans une lettre au président de la FNSEA, le patron du distributeur Alexandre Bompard annonce prendre cet engagement et ce, "quels que soient les prix et les quantités de viande que le Mercosur sera conduit à nous proposer."

Alexandre Bompard prend les devants. Alors que la grande distribution avait été prise pour cible lors de la mobilisation des agriculteurs début 2024, le patron de Carrefour souhaite apporter son soutien au monde agricole. Mercredi matin, il a ainsi publié une lettre adressée à Arnaud Rousseau, président du syndicat agricole majoritaire la FNSEA. Dans celle-ci, il annonce sa décision de ne commercialiser aucune viande en provenance du Mercosur et ce "quels que soient les prix et les quantités de viande que le Mercosur sera conduit à nous proposer."

"Nous entendons le désarroi et la colère des agriculteurs face au projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur et au risque de débordement sur le marché français d'une production de viande ne respectant pas ses exigences et ses normes."

Appel ciblé aux acteurs de la restauration hors domicile

Alexandre Bompard espère par ailleurs être rejoint dans cette décision par ses homologues de la grande distribution et plus généralement par l'ensemble des acteurs du secteur agroalimentaire en France: "Nous espérons inspirer les autres acteurs de la filière agroalimentaire et donner une impulsion à un mouvement plus large de solidarité, au-delà même du seul secteur de la distribution." Le patron de Carrefour mentionne plus spécifiquement les acteurs de la restauration hors domicile "qui représentent plus de 30% de la consommation de viande en France -mais dont 60% est importée".

"C'est en faisant bloc que l'on pourra rassurer les éleveurs français qu'il n'y aura pas de contournement possible."

Au lendemain de l'éviction par les forces de l'ordre des deux coprésidents de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne de la préfecture d'Agen, qui refusaient de quitter les lieux faute d'avoir obtenu "des engagements forts" de la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, le syndicat prévoit de cibler des centrales d'achat du Sud-Ouest dans la journée.

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