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"C'est flou": Zalando craint d'être un "dommage collatéral" de la loi pénalisant la fast fashion

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Invitée sur BFM Business, la patronne de Zalando France, Laura Toledano, craint que certains des produits commercialisés sur sa plateforme ne soient touchés par la loi visant à freiner la fast fashion.

Adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale jeudi, la loi visant à freiner la "fast fashion" laisse sceptiques les acteurs du prêt-à-porter en ligne. Invitée sur BFM Business ce vendredi, Laura Toledano, manager générale France et Royaume-Uni/Irlande chez Zalando se dit favorable à "l'encadrement de la fast fashion". "Il est temps à un moment donné de retrouver un environnement de concurrence équitable entre les différents acteurs de l'e-commerce", explique-t-elle.

Pour autant, "il est vrai que la façon dont la loi est inscrite, c'est flou. Et ça concerne surtout à la fois les marques et les multimarques. Ce qui fait que, même si je suis convaincue que les différents partis politiques qui ont voté pour n'avaient pas en tête de viser spécifiquement Zalando, nous sommes potentiellement un dommage collatéral de cette loi", s'inquiète Laura Toledano.

Elle estime en effet que certains des produits vendus sur sa plateforme pourraient être taxés car la loi définit la fast fashion "en fonction du nombre de nouvelles références que vous mettez au quotidien sur le marché".

Laura Toledano, general manager France et Royaume-Uni/Irlande chez Zalando - 15/03
Laura Toledano, general manager France et Royaume-Uni/Irlande chez Zalando - 15/03
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"On ne peut pas être mis sur un même tableau"

"Par exemple, on a 200 marques françaises avec lesquelles on travaille. Imaginez que ces 200 marques françaises mettent chacune simplement 5 références par jour, nous sommes déjà au seuil des 1.000 références qui a été évoqué", a-t-elle ajouté, tout en rappelant que ce seuil n'est pas encore fixé définitivement et qu'il devra "être déterminé par décret dans un second temps".

"Mais tout de même, on ne peut pas mettre sur un même tableau une marque et un multimarques. On ne peut pas mettre non plus sur un même tableau une marketplace comme Zalando qui touche 50 millions de consommateurs, qui a été créée en Europe (...), qui respectent les lois environnementales et sociétales, avec les acteurs de la fast fashion", a encore indiqué Laura Toledano.

Pour rappel, la loi visant à freiner la "fast fashion" prévoit notamment une interdiction de la publicité pour la vente de vêtements à prix cassés et un "malus" environnemental renforcé pour les rendre moins attractifs. La proposition de loi donne une définition de la "fast fashion", avec des critères basés sur les volumes produits et la vitesse de renouvellement des collections. Mais elle renvoie à des décrets pour fixer des seuils chiffrés.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco