Atos: le conseil d'administration retient l'offre portée par Onepoint

Atos a (enfin) un repreneur. Le conseil d'administration du groupe, réuni lundi soir, a annoncé mardi matin avoir choisi l'offre de restructuration financière présentée par le consortium emmené par Onepoint, la société de David Layani.
Le conseil d'administration a "choisi (le projet) porté par David Layani, le patron de Onepoint, en consortium avec Walter Butler et le groupe Econocom", écartant donc l’offre de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.
"La proposition du consortium Onepoint prévoit une restructuration de la dette financière d’Atos et permet l’instauration d’une structure de capital durable", déclare Atos dans son communiqué.
"Atos travaillera avec le consortium Onepoint (emmené par David Layani, NDLR) pour parvenir à un accord définitif de restructuration financière qui sera ensuite mis en oeuvre par le biais d'une procédure accélérée dédiée d'ici juillet 2024", a indiqué le groupe informatique français, dans un communiqué.
"La proposition soumise par le consortium Onepoint est globalement conforme aux principaux paramètres financiers fixés par la société en avril. En particulier, elle apportera un financement adéquat de l’activité et permettra à Atos d’étendre sa position de leader sur le marché et de continuer à assurer des services et des solutions de hautes qualités à ses clients", indique Paul Saleh, directeur général d’Atos.
Effacement de la dette
En concurrence avec celle d'EPEI, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, allié au fonds Attestor, l'offre menée par David Layani, patron de Onepoint, allié à l'homme d'affaires Walter Butler, l'entreprise Econocom et des créanciers, prévoit un effacement de la dette à hauteur de 2,9 milliards d'euros, à convertir en fonds propres.
"Sous réserve d'ajustements finaux", elle est assortie de l'apport de 1,5 milliard d'euros sous forme de dette et d'une augmentation de capital de 250 millions d'euros, entraînant la répartition du capital suivante: 21% pour le consortium mené par Onepoint et 9% pour les obligataires.
En parallèle, avant la dissolution de l'Assemblée nationale, l'État français a répété à plusieurs reprises sa volonté d'acquérir les activités d'Atos jugées "stratégiques" (supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, contrats avec l'armée française et produits de cybersécurité), afin qu'elles ne tombent pas entre les mains d'acteurs étrangers.
Le ministère de l'Economie a aussi réalisé un prêt de 50 millions d'euros à l'entreprise et acquis une "action de préférence" lui permettant de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, la filiale qui construit ses supercalculateurs.
En grandes difficultés financières, Atos a prolongé jeudi dernier jusqu'à ce lundi l'examen des deux offres révisées de restructuration financière, qui prévoient une forte dilution des actionnaires actuels et une réduction drastique de la dette, qui s'élève à 4,8 milliards d'euros.
Atos, un temps fleuron technologique français intégré au CAC 40, a tenté plusieurs projets pour se restructurer, jusqu'ici sans succès, notamment avec Daniel Kretinsky pour une reprise de ses activités historiques de conseil en informatique et avec Airbus pour la cession de son activité BDS (Big Data & Security).