"Annonce foireuse", "coup de com"... Michel-Édouard Leclerc étrille le "grand débat" au Salon de l'agriculture

Michel-Édouard Leclerc ne participera pas au grand débat organisé samedi au Salon de l'agriculture, à l'initiative d'Emmanuel Macron. Sur le réseau social X, le patron des centres Leclerc affirme ne pas avoir "reçu d'invitation du président de la République" pour prendre part à cet événement qu'il qualifie de "grossière manipulation".
"Je n'ai vocation ni à jouer l'idiot utile d'une opération de diversion, ni à être l'otage de stratégies politiciennes liées aux prochaines élections européennes", lâche le patron des centres Leclerc, estimant que "tout ce ram-dam ressemble quand même à un coup de com' pas vraiment au niveau de la situation".
Se qualifiant d'"homme d'action et de dialogue", Michel-Edouard Leclerc dit ne pas avoir "attendu l'annonce foireuse d'un 'grand débat' pour échanger avec des agriculteurs de nos régions".
Le dirigeant juge par ailleurs que ce n'est pas à la grande distribution de répondre aux préoccupations principales des agriculteurs: "Le poids des charges, la bureaucratie, les retraites agricoles, les règles d'épandage, la répartition des enveloppes de la PAC, le plan Ecophyto, les accords de libre-échange... Pourquoi la distribution devrait-elle répondre à la place de ceux qui sont interpellés?", interroge-t-il.
"Sans caméra, sans cinéma"
Michel-Edouard Leclerc assure toutefois se tenir prêt "avec les adhérents E.Leclerc, et -s'ils le veulent- avec (ses) collègues et concurrents des autres enseignes" à poursuivre ses "échanges avec les agriculteurs aux quatre coins de la France durant les prochaines semaines". Le tout "sans caméra et sans cinéma, mais avec la ferme volonté d'imaginer des solutions concrètes et réellement utiles".
Organisé par l'Elysée, le débat de samedi, qui doit durer au moins deux heures, était censé réunir les principaux responsables des syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne, etc.), mais aussi des représentants de la grande distribution et des industriels tels que le transformateur de viande Bigard.
Mais l'événement a du plomb dans l'aile depuis que le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a refusé d'y prendre part après l'invitation adressée par l'Elysée aux Soulèvements de la Terre. Invitation depuis retirée.