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Agriculture

Privés de ministre au Sommet de l'élevage, les agriculteurs expriment leur "ras-le-bol" face à l'instabilité gouvernementale

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Les syndicats agricoles ont exprimé leurs profondes préoccupations sur la situation politique du pays à l'heure où l'Europe traitent de sujets fondamentaux pour l'avenir du secteur comme l'accord avec le Mercosur et la nouvelle PAC.

Maladies animales, Mercosur, budget: la colère monte parmi les agriculteurs, dont les syndicats ont souligné ce mercredi au Sommet de l'élevage le ras-le-bol face à l'instabilité gouvernementale, en l'absence de ministre à ce grand rendez-vous agricole.

"Je crois que le ras-le bol qu'expriment les agriculteurs sur l'incapacité à savoir où on va, beaucoup de Français l'expriment dans d'autres secteurs d'activités économiques", a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat dominant, lors d'une conférence de presse.

Certains agriculteurs "ne tiennent plus", d'autres sont "désabusés" ou "en colère". "À un moment où de nombreux sujets viennent télescoper l'agriculture et notamment des sujets européens (Mercosur, PAC), l'absence de gouvernement et la nébuleuse politique dans laquelle on est entré depuis plusieurs mois questionnent les agriculteurs", a-t-il ajouté.

L'État doit "donner un cadre"

Des mobilisations sont envisagées dès les prochaines semaines, en premier lieu parmi les viticulteurs dont les vendanges ont de nouveau subi canicules et sécheresses aoutiennes. L'alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs, première force syndicale agricole, fera "le point" à la fin de l'automne, en fonction des interlocuteurs qu'elle aura au gouvernement et des propositions concrètes qui seront faites dans le cadre du budget.

Le sujet n'est pas de "mettre la France à sac", mais que l'État "donne un cadre" aux agriculteurs qui ont "envie de se projeter, de produire et de transmettre leurs outils", a ajouté Arnaud Rousseau.

"Parlement du sanitaire"

À la Coordination rurale, le secrétaire général Christian Convers demande de "la stabilité gouvernementale" et la réunion rapide d'un "Parlement du sanitaire" au ministère pour réunir tous les acteurs de l'élevage afin de réfléchir de nouveau au protocole d'abattage total des foyers contaminés par la dermatose nodulaire contagieuse et à la vaccination.

Les syndicats attendent aussi des réponses sur l'indemnisation des pertes de production et non seulement des bêtes abattues. Cette maladie plane sur le sommet de Cournon, près de Clermont-Ferrand, puisqu'elle a empêché la venue de 1.300 bovins. Après sa diffusion dans le nord des Alpes, un foyer de la maladie a été détecté dans le Rhône et un autre en Espagne, créant une nouvelle zone de surveillance dans le sud-ouest de la France.

FNSEA, JA et Coordination rurale demandent aussi la publication des décrets de la loi visant à lever les "contraintes" au métier d'agriculteur adoptée cet été. Le sénateur LR Laurent Duplomb, issu de la FNSEA et à l'initiative de cette loi, était, comme La cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen, présent mercredi au Sommet de l'élevage.

P.L. avec AFP