Prêts et vaccins: la FNSEA donne "15 jours" à la ministre de l'Agriculture pour annoncer des mesures

Les syndicats agricoles attendent impatiemment les premiers pas de la nouvelle ministre de l'Agriculture, Annie Genevard. Le patron du premier syndicat agricole FNSEA, Arnaud Rousseau, a donné dimanche "15 jours" à Annie Genevard pour annoncer des mesures sur des prêts bonifiés aux céréaliers, viticulteurs et éleveurs en crise et la vaccination des troupeaux face aux épizooties.
La première urgence "concerne le PGE (prêt garanti par l'État, NDLR) agricole, c'est-à-dire un prêt bonifié par l'État et par les banques qui permet aux agriculteurs de financer leur cycle d'exploitation, qu'ils soient céréaliers, viticulteurs ou éleveurs. Ça, c'est la priorité", a déclaré Arnaud Rousseau à l'AFP. La deuxième urgence c'est d'"obtenir des vaccins rapidement pour que les éleveurs puissent vacciner le maximum possible leurs troupeaux et faire en sorte que pour ceux qui ont perdu des animaux, on commence la campagne d'indemnisation", a ajouté le président de la FNSEA.
"On donne à la ministre 15 jours pour être capable de nous dire ce qu'elle entend faire sur les mesures d'urgence", a déclaré Arnaud Rousseau.
La récolte de blé en France est la plus faible depuis 40 ans, tandis qu'en viticulture, alors que les vendanges touchent à leur fin, les pertes de production sont déjà "en moyenne de l'ordre de 18 à 20%" par rapport à l'an dernier, a-t-il fait valoir. Dans le Jura, "c'est 70% de pertes sur les volumes vendanges", a souligné Arnaud Rousseau. La France est aussi touchée par une flambée d'épidémies chez les animaux, avec un regain de maladie hémorragique épizootique (MHE) chez les bovins et des foyers différents de fièvre catarrhale ovine (FCO) chez les moutons.
Des pertes dans les troupeaux
Pour la FCO, la disponibilité des vaccins et la prise en charge des pertes sont cruciales au moment où "de nombreux éleveurs ont déjà perdu parfois 10, 15, 20, jusqu'à 50% de leurs troupeaux ovins". Arnaud Rousseau a aussi estimé que le nombre de vaccins contre la MHE était insuffisant. Avec deux millions de vaccins commandés, "cela fait un million de bovins concernés avec deux injections" sur 18 millions en France, ce qui est "trop peu même si tout le territoire national n'est pas concerné". "Il nous semble qu'on doit monter rapidement à 3 ou 4 millions", a-t-il précisé.
De son côté, la Coordination rurale, deuxième organisation représentative de la profession, a félicité la nouvelle ministre sur CNews: "on va lui faire confiance, elle sait qu'elle est attendue", a déclaré sa présidente, Véronique Le Floc'h. "Les problèmes n'ont pas été réglés, d'autres sont venus compléter la liste qui était déjà longue. (...) Les trésoreries sont à sec, les jeunes reportent leurs installations faute de visibilité", a souligné l'éleveuse. "Pour pouvoir s'installer il faut des revenus, (...) il faut que ceux qui partent puissent vivre d'une retraite décente", a-t-elle souligné.