Mobilisation des agriculteurs: la FNSEA somme Emmanuel Macron de "réagir" et veut être reçue par Sébastien Lecornu

La FNSEA sonne le retour de la mobilisation. À l'appel de l'alliance syndicale FNSEA-Jeunes agriculteurs, des agriculteurs ont mené une série d'actions un peu partout en France ces jours-ci, avec le projet d'accord commercial UE-Mercosur dans le viseur.
"Le sens de cette mobilisation, c'est évidemment attirer l'attention du chef de l'État sur le moment dans lequel nous nous trouvons", a déclaré ce vendredi matin le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, lors d'un rassemblement à Versailles.
"On a sur le plan international de nombreuses questions qui se posent quant à des produits qui viennent envahir nos marchés et qui ne respectent pas nos normes de production", a affirmé le leader syndical, énumérant la probable signature de l'accord commercial entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur d'ici la fin de l'année, les droits de douane américains sur les alcools et les produits laitiers, les importations d'Ukraine ou encore la pression chinoise sur le porc européen
"Autant de sujets qui concernent son périmètre de chef de l'État [...] et qui nécessitent qu'on donne la ligne, qu'on donne la vision de ce qu'est l'agriculture française", a affirmé Arnaud Rousseau à l'adresse d'Emmanuel Macron.
"Les choses s'accélèrent"
La FNSEA avait initialement annoncé une mobilisation à l'automne, mais "on voit que les choses s'accélèrent depuis quelques semaines", notamment au sujet du Mercosur, indique-t-il. "Si on ne veut plus d'agriculture française, il n'y a qu'à le dire, mais moi j'avais compris que la souveraineté alimentaire était un sujet de première importance", poursuit Arnaud Rousseau, estimant qu'on "fera le constat que, comme pour l'industrie, on a abandonné l'agriculture française" si "on ne réagit pas maintenant".
La mobilisation est toutefois loin d'égaler celle des précédents hivers, car les moissons, les estives et les vendanges accaparent encore le temps des agriculteurs en ce mois de septembre.
"On continue à rester motivés et on reviendra s'il y a besoin cet hiver, à un moment où dans nos champs ça sera plus facile", fait valoir Arnaud Rousseau, pour qui Emmanuel Macron "doit réagir".
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, "doit nous recevoir urgemment et faire en sorte qu'on soit capable de redonner un cap pour notre agriculture" car "le questionnement est grand dans nos fermes", a ajouté le président de la FNSEA.