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Agriculture

Colère des agriculteurs: des locaux de l'Office français de la biodiversité saccagés à Guéret

Des manifestants de la Coordination rurale à Pessac, en Gironde, le 19 novembre 2024 (photo d'illustration)

Des manifestants de la Coordination rurale à Pessac, en Gironde, le 19 novembre 2024 (photo d'illustration) - PHILIPPE LOPEZ / AFP

La Coordination rurale a saccagé les locaux des locaux de l'Office français de la biodiversité (OFB) à Guéret, dans la Creuse.

La "police de l'environnement" de nouveau ciblée par les agriculteurs en colère. Ce mardi 19 novembre dans l'après-midi, les locaux de l'Office français de la biodiversité (OFB) situés à Guéret, dans la Creuse, ont été saccagés par des manifestants de la Coordination rurale.

Pierres, pneus et débris divers ont été déversés devant l'entrée des locaux, tagués et dont la porte a été fracassée par plusieurs agriculteurs, en témoignent plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux par l'antenne locale du journal La Montagne.

"Pour la première fois, des manifestants ont forcé l’entrée de locaux de l’OFB. L’établissement apporte son soutien aux agents du SD23 et condamne fermement ces attaques et dégradations qui visent directement l'OFB et ses missions", a réagi l'établissement public visé.

Et d'ajouter: "Les signalements nécessaires seront effectués au procureur de la République via les différentes vidéos et images."

L'action a également suscité la réaction de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard. "Exprimer ses inquiétudes face au Mercosur comme l’ont fait pacifiquement les agriculteurs depuis dimanche est légitime. Je les comprends. Je me bats contre ce projet d’accord préjudiciable aux intérêts de la France", écrit-elle sur X.

Et d'ajouter: "Mais jamais je ne tolérerai les atteintes aux personnes et aux biens, les dégradations, qui sont inacceptables."

La Coordination rurale en colère contre l'OFB

Une action de la Coordination rurale qui intervient dans un contexte de montée de la colère chez les agriculteurs, notamment contre l'accord entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. À Guéret, ce mardi, les manifestants ont pu échanger avec la préfète de la Creuse Anne Frackoviak-Jacobs, venue à leur rencontre.

Ce qui n'a pas apaisé la colère des agriculteurs, qui réclament, entre autres, le désarmement des agents de l'OFB et une plus grande souplesse dans sa réglementation et dans ses contrôles. En France, il y a eu 3.000 contrôles de fermes en 2023, soit moins de 1% des exploitations françaises (390.000).

Le 31 octobre dernier, des locaux de l'OFB avaient déjà été ciblés par la Coordination rurale à Noidans-lès-Vesoul, en Haute-Saône. Les manifestants sur place réclamaient déjà un allègement de la réglementation et un assouplissement des contrôles.

"C'est en inadéquation totale avec le monde agricole actuel. On ne peut pas respecter tout ce qu'ils nous demandent à la lettre. Ce n'est pas possible, confiait Florian Dirand, président de la Coordination rurale, interrogé par France 3 Bourgogne-Franche-Comté. On est pour la biodiversité, pour le fait qu'il y ait un cadre et des règles à respecter, mais dans certaines conditions."

Lucie Valais Journaliste BFMTV