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Agriculture

Agriculteurs en difficulté: la ministre Annie Genevard annonce des aides de trésorerie

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La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé à une nouvelle mobilisation dès la mi-novembre, après les manifestations qui ont paralysé la France l'hiver dernier. Une situation que souhaite visiblement éviter le gouvernement avec l'annonce d'aides.

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a annoncé mardi à Fabrezan (Aude) l'intention du gouvernement de proposer deux outils de soutien à la trésorerie des agriculteurs les plus en difficulté, répondant ainsi à une demande forte de l'alliance syndicale majoritaire FNSEA/Jeunes Agriculteurs (JA).

Négociation d'un taux réduit auprès des banques

Le premier est "un prêt à court terme pour des difficultés conjoncturelles", pour lequel l'Etat négocie actuellement avec le secteur bancaire un taux réduit, "entre 1,5 et 2%", a détaillé la ministre à la presse après une rencontre avec des représentants de la filière viticole audoise, au deuxième jour d'un déplacement en Occitanie.

Les agriculteurs dont les difficultés "mettent en péril la pérennité même de l'exploitation" pourront, s'ils souhaitent restructurer leur dette afin de la rendre plus soutenable, bénéficier d'un second type de prêt "à plus long terme, 5 à 7 ans", et garanti par l'Etat à hauteur de 50%, a-t-elle précisé.

"Cela signifie que si l'agriculteur fait faillite et se trouve dans l'incapacité de rembourser son prêt, alors l'Etat rembourse 50% de ce prêt", a par ailleurs précisé le ministère de l'Agriculture.

Annie Genevard a aussi déclaré dans l'Aude que l'Etat augmentait de 20 millions d'euros, passant à 50 millions, l'enveloppe permettant d'exonérer, sous conditions, les "agriculteurs les plus en difficulté" d'une partie de leurs cotisations sociales personnelles pour l'année 2024.

Soutien de l'opposition à l'accord de l'UE avec le Mercosur

Interrogée à propos de la tribune signée lundi par plus de 200 députés français, de gauche comme de droite, appelant le gouvernement à bloquer la conclusion de l'accord de libre-échange attendu entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, la ministre s'est dite "absolument et fondamentalement hostile" à ce projet d'accord.

"Les productions que vont nous apporter les pays du Mercosur vont déstabiliser en profondeur nos propres productions", a-t-elle dénoncé, assurant que "l'agriculture ne (pouvait) pas être la variable d'ajustement de tous les accords internationaux que l'Europe conclut".

La ministre (LR) de l'Agriculture effectuait lundi et mardi son deuxième déplacement en Occitanie après un passage dans les Pyrénées-Orientales mi-octobre, tandis que se profile un nouvel épisode d'actions d'agriculteurs en colère à partir du 15 novembre.

P. B. avec AFP