BFM Business
Agriculture

10% du cheptel de brebis "perdu": pour le patron de la FNSEA la situation "n'est pas maîtrisée"

placeholder video
Plusieurs maladies animales, notamment la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE), se propagent actuellement dans les élevages français.

Fièvre catarrhale, maladie hémorragique et toujours la grippe aviaire: la progression de certaines maladies animales inquiète les éleveurs français. "Pour un éleveur, chaque matin entrer dans sa bergerie et voir des animaux étalés, c'est une catastrophe" a déploré ce jeudi matin le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, sur BFMTV-RMC. "Ce n'est pas maîtrisé", a regretté le dirigeant du principal syndicat agricole, évoquant un manque de vaccins pour les élevages.

"Il nous faut des vaccins pour traiter le troupeau, que ce soit la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 au nord de la France, de sérotype 8 avec un variant, la maladie épizootique hémorragique qui touche les bovins, le retour de la grippe aviaire", a énuméré Arnaud Rousseau.

"10% du troupeau ovin"

Selon le président de la FNSEA, "on a déjà perdu" à l'heure actuelle "10% du troupeau ovin". Or, "quand vous n'avez pas les brebis, vous n'avez pas les agneaux", a-t-il poursuivi. "Ce qui bloque aujourd'hui, c'est l'anticipation, c'est la capacité à rapidement collecter les vaccins", a estimé Arnaud Rousseau. S'il s'est réjouit des commandes de vaccins annoncées par l'État, il a néanmoins estimé qu'il fallait "aller plus vite" et mettre en œuvre une indemnisation rapide des éleveurs touchés.

"Quand vous avez perdu vos animaux, comment vous construisez le nouveau cycle d'exploitation?", s'est interrogé Arnaud Rousseau.
Face à Face : Arnaud Rousseau - 12/09
Face à Face : Arnaud Rousseau - 12/09
19:45

Également appelée maladie de la langue bleue, la fièvre catarrhale ovine (FCO) est une maladie virale touche les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages. Les éleveurs doivent faire face à deux sérotypes du virus (BTV8 et BTV4) depuis 2017, et un nouveau sérotype (BTV3) a commencé à se propager en France depuis les pays voisins. Une campagne de vaccination, qui se poursuivra jusqu'à la fin de l'année, a été lancée par le ministère de l'Agriculture au mois d'août.

En seulement huit jours

Trop tardif, selon les éleveurs. "La maladie était déjà avancée quand les vaccins sont arrivés le 16 août. La maladie se développe en seulement huit jours. Une partie de l'élevage était déjà malade et 20% des bêtes n'ont pu être vaccinées", assurait Yohann Sommé, président de la Fédération des éleveurs de moutons des Ardennes, auprès de BFM Business.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV