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Aéronautique

"Ni bouc émissaire, ni vache à lait": la filière aérospatiale vent debout contre les taxes

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Par la voix du Gifas, la filière aérospatiale française s'est opposée à une éventuelle hausse des taxes et des impôts sur les sociétés, envisagée par le gouvernement.

La filière aérospatiale française a mis jeudi en garde le gouvernement contre la hausse des taxes et impôts sur les sociétés, refusant d'être traitée "de bouc émissaire" ou "de vache à lait", ce qui entraînerait à terme les mêmes difficultés que pour celle automobile. "Nous avons besoin d'être soutenus et pas pénalisés (...). Elle ne doit servir ni de bouc émissaire, ni de vache à lait", a déclaré Guillaume Faury, président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) à l'occasion des vœux à la presse.

Guillaume Faury, également directeur général d'Airbus, a rappelé que la filière était toujours "le premier secteur contributeur à l'excédent commercial de la France avec 30,8 milliards d'euros en 2023".

"En 2023 et en 2024, environ la moitié de la croissance du PIB en France s'explique par la croissance des exportations aéronautiques", a-t-il affirmé.
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Pourtant malgré la difficulté à retrouver son niveau de productivité pré-Covid, les prélèvements obligatoires ont augmenté de 12% en 2023 à hauteur de 11,4 milliards d'euros. "Ne reproduisons pas pour notre filière ce qui s'est produit pour la filière automobile", qui connaît une baisse de la production significative depuis 2000 et les réductions des effectifs, a-t-il dit. Il a appelé, entre autres, à ne pas accroître la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA), comme cela avait été envisagé par le précédent gouvernement de Michel Barnier.

"Non-attractivité européenne"

La nouvelle ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a affirmé être favorable au maintien de cette mesure. Cette augmentation initialement envisagée, que la filière chiffre à un milliard d'euros, "limiterait la capacité d'investissement des compagnies aériennes dans le renouvellement de leurs flottes, essentiel pour réduire les émissions carbone", selon Guillaume Faury.

"Plus on met des bâtons dans les roues en France, sur le secteur, plus il va baisser en France et plus il ira se développer ailleurs. Parce qu'il y a une énorme demande", a déclaré Guillaume Faury.

"L'attractivité américaine est extrêmement difficile à résister quand on voit la non-attractivité européenne et l'incertitude", a-t-il conclu.

J. Br. avec AFP