Comment Stellantis aide la startup Archer à produire son taxi volant électrique

Le salon aéronautique du Bourget est aussi le terrain de jeu des constructeurs automobiles. Après Renault qui a présenté son Rafale dimanche soir, Stellantis était présent lundi à l’ouverture aux côtés d’Archer Aviation, son partenaire depuis 4 ans.
Le constructeur automobile a pris une participation dans cette startup californienne et investi des fonds (150 millions de dollars, selon L’Usine Nouvelle) pour le développement d’eVTOL (electric vertical take off and landing). Ces aéronefs de transports de personne qui décollent à la verticale, aussi appelés "taxis volants", doivent révolutionner le transport urbain. "C’est un modèle d’affaires qui fait totalement sens", explique à BFM Business Carlos Tavares, directeur général de Stellantis.
Une production de 1000 avions par an
Un modèle qui fait sens dans le portefeuille mobilités de Stellantis. "La raison d’être de notre entreprise est d’offrir à nos concitoyens des solutions en matière de liberté de mouvement, des solutions qui soient propres, sûres, abordables. Donc notre participation dans Archer Aviation est une manière de promouvoir un mode de mobilité qui assure la liberté de mouvement", poursuit Carlos Tavares.
Comme d’autres acteurs, tels ADP Aéroports de Paris, les patrons de Stellantis et d'Archer y voient une alternative intéressante dans des villes au trafic saturé. "Par exemple, pour aller de l’aéroport de Roissy à Orly, plutôt que de subir 3 heures de bouchons, il est préférable de prendre 10 minutes de vol sur cet objet, souligne Carlos Tavares. D’autant plus que le prix sera un peu plus de la moitié du prix du véhicule que vous utiliserez normalement pour aller à Orly."
"Ces voyages feront entre 20 et 50 miles [entre 30 et 80 kilomètres, NDLR] où nous pourrons décoller à la verticale comme un hélicoptère et voler ensuite comme un avion", résume au micro de BFM Business Adam Golstein, directeur général d’Archer.

Au Bourget, les deux partenaires sont revenus sur la phase industrielle de leur projet. Stellantis aide ainsi Archer dans la construction de sa première usine, installée à Covington (Géorgie).
"Notre équipe d’industriels est en train de faire la mise en route de l’usine et d’apporter toutes les techniques, tous les équipements et tout ce savoir-faire nécessaire pour maîtriser des fabrications qui, pour l’industrie aéronautique, sont à haut volume puisqu’on va atteindre à peu près 1000 avions par an", explique à BFM Business Carlos Tavares, directeur général de Stellantis.
Des échanges technologiques
Le début de la production du premier modèle d’Archer, le Midnight, exposé au Bourget, est annoncé pour la mi-2024. Le petit engin électrique affiche une autonomie de 160 kilomètres. Début janvier, Archer expliquait avoir déjà enregistré une commande de la compagnie américaine United Airlines pour 200 appareils. La startup californienne attend les certifications aux Etats-Unis. C'est le premier marché où le Midnight pourrait prendre son envol.
"Nous esperons faire entrer notre appareil en service en 2025", confie Adam Goldstein.
Au-delà du savoir-faire industriel, les échanges technologiques existent aussi entre aéro et auto dans ce projet. "Il y a plusieurs domaines dans lequel ils sont absolument évidents et pas toujours dans le sens où on l’aurait imaginé: tout ce qui concerne l’aérodynamique, la navigation, la propulsion et notamment le stockage d’énergie avec les batteries", explique Carlos Tavares.