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Aéronautique

Boeing lance le recrutement d'ouvriers "permanents" pour remplacer les 3.200 grévistes dans ses usines

Des Boeing 737 Max sont assemblés à l'usine Boeing de Renton, dans l'État de Washington.

Des Boeing 737 Max sont assemblés à l'usine Boeing de Renton, dans l'État de Washington. - Jennifer Buchanan / POOL / AFP

Boeing fait face à une grève massive de 3.200 employés depuis le mois d'août et annonce l'embauche d'ouvriers pour relancer la production, alors que les négociations patinent entre le constructeur aéronautique et le syndicat des machinistes.

Chantage ou menace? Le constructeur aéronautique américain Boeing a annoncé jeudi le lancement du recrutement d'ouvriers "permanents" pour remplacer ceux qui sont en grève depuis exactement un mois dans trois usines d'appareils militaires aux États-Unis.

Le groupe affirme avoir fait la "meilleure proposition" possible en matière d'accord social et être prêt à "envisager des changements" pour que les 3.200 grévistes reprennent leurs postes.

"Malheureusement, le syndicat (des machinistes IAM) continue de demander davantage de tout (...), élargissant l'écart entre les parties", a commenté Dan Gillian, vice-président de la division Air Dominance chez Boeing et haut responsable de l'usine de St. Louis (Missouri), dans un message adressé aux employés de la région et transmis par l'avionneur à la presse.

"En conséquence, nous engageons l'étape suivante dans notre plan de crise", explique-t-il.

"Aujourd'hui, nous lançons le processus de recrutement d'employés de remplacement permanent pour les postes de production", annonce-t-il, précisant que ces offres d'emploi étaient en cours d'affichage et qu'une foire de l'emploi se tiendrait le 16 septembre.

Ces nouvelles recrues "suivront la même formation et les mêmes certifications que nous requerrons de tous nos employés", affirme Dan Gillian.

Un remplacement de fait?

Une porte-parole de l'avionneur a expliqué à l'AFP qu'une fois qu'un poste aura ainsi été pourvu, le gréviste qui l'occupait auparavant ne sera pas certain de retrouver une place une fois le mouvement social terminé.

"Si un poste n'est pas disponible immédiatement, (les anciens grévistes) seront ajoutés à la liste d'attente jusqu'à ce qu'un poste correspondant à leurs qualifications soit disponible", a-t-elle ajouté.

Les deux parties ont discuté, en vain, le 25 août. C'était la première fois qu'elles reprenaient leurs tractations depuis le début de la grève, le 4 août, au lendemain du rejet par les adhérents du District 837 de l'International Association of Machinists and Aerospace Workers (IAM) du nouvel accord social proposé par Boeing.

Ce mouvement affecte les sites de Boeing à St. Louis et St. Charles dans le Missouri, ainsi que de Mascoutah dans l'Illinois, où sont notamment fabriqués les avions de combat F-15 et F/A-18, le système de formation pour les pilotes T-7 Red Hawk, ainsi que le drone MQ-25.

Le syndicat réclame une rémunération équitable, avec des salaires correspondant au coût de la vie, ainsi qu'un "contrat qui respecte l'ancienneté et l'expérience".

De son côté, Boeing affirme que son offre prévoit une augmentation moyenne des salaires de 40%, ainsi que davantage de congés payés et de jours de maladie.

HC avec AFP