Salaires: pourquoi vous risquez de ne pas être augmenté cette année

2025 risque de coincider avec un ralentissement des augmentations de salaires. - Keen Teegardin - Flickr -CC
Les entreprises coupent le robinet. Elles sont de moins en moins nombreuses à envisager d'augmenter leurs salariés. En 2025, moins de la moitié des RH (47%) prévoient de mettre en place des augmentations individuelles, c'était 62% en 2024, selon un baromètre réalisé par Payfit et les éditions Tissot auprès de 800 professionnels des ressources humaines.
Et les employés pourront rarement compter sur les augmentations collectives pour compenser. En effet, seul un quart des RH (24 %) ont prévu des hausses de salaire collectives (contre 41% en 2024, presque moitié moins).
Le "chiffre le plus marquant", selon le baromètre, est la proportion d’entreprises n’ayant prévu aucune augmentation cette année: elle passe de 5% en 2024 à 27% en 2025.
"Un signal fort qui confirme une nouvelle approche budgétaire, où la maîtrise des coûts prime sur l’attractivité des rémunérations."
Baisse de l'inflation et incertitude économique
Deux grands facteurs peuvent expliquer cette tendance, selon Marie-Alice Tantardini, DRH de PayFit. Elle cite tout d'abord "la baisse de l’inflation, qui réduit la pression mécanique sur les salaires - après deux années où l'augmentation des prix pouvaient pousser naturellement les entreprises à suivre".
"Le deuxième est l’incertitude forte de nos environnements économiques et géopolitiques, qui pousse les entreprises à beaucoup de prudence."
C'est particulièrement vrai selon elle pour les TPE et PME qui représentent 76% des répondants du baromètre.
D'autres manières de fidéliser les salariés
Dans ces conditions, les RH se retrouvent dans un dilemme: comment fidéliser les salariés sans les augmenter? Face à cette contraction des budgets salariaux, ils évoquent d'autres leviers.
"La rémunération reste fondamentale, mais les politiques de qualité de vie au travail, de flexibilité et de développement des compétences se font aussi leur place dans les stratégies de fidélisation des salariés depuis quelques années", explique Marie-Alice Tantardini.
"Mais ces initiatives risquent de se heurter à un manque de ressources", relève toutefois le baromètre.