Un chauffeur de car scolaire licencié pour avoir déposé les enfants devant chez eux

Des élèves montent dans un car scolaire - REMY GABALDA / AFP
Pendant 17 ans, Damien Tabard a arpenté les routes au volant de son car scolaire. Conduisant les élèves dans la commune rurale des Billanges en Haute-Vienne et aux alentours.
Jusqu'à son licenciement à l'automne 2022. Son employeur, la société gestionnaire du circuit de ramassage scolaire, lui reproche d'avoir déposé une jeune collégienne à proximité de son domicile, plutôt qu'à l'arrêt de bus situé à 650 mètres de là, selon Le Populaire du Centre.
Il a contesté son licenciement devant le conseil des Prud'hommes de Limoges ce lundi 27 janvier. Son employeur lui reproche d'avoir fait des arrêts sauvages. Il avait l'habitude de déposer les enfants près de chez eux, pour leur éviter de marcher seuls, la nuit ou au bord de routes passantes. Mais sans dévier de son parcours réglementaire, comme le rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine.
"Pas de trottoir, pas d’éclairage"
"Les seules personnes qui connaissent bien le circuit de transport scolaire et ses dangers, c'est le conducteur ou la conductrice, et les parents", a-t-il souligné à l'audience, toujours selon France 3.
"L’hiver, il fait nuit le matin et le soir, il n’y a pas de trottoir, pas d’éclairage."
Devant le tribunal, le chauffeur de bus, âgé aujourd'hui de 72 ans, a reçu le soutien d'une vingtaine de parents d'élèves. "Il y a des endroits qui sont hyper dangereux. C’est une route où les gens roulent très vite. Il y a beaucoup de monde qui rentre du travail à l'heure où les enfants rentrent du collège", décrit une mère d'élève.
À l'époque, le licenciement de Damien Tabard avait suscité une vague d'indignation. Une pétition avait réuni près de 10.000 signatures. "Il a trop bien fait et on le pénalise, ça paraît un peu fou", s'indignait le maire de la commune en 2022. Le délibéré sera rendu le 7 avril prochain.