Secteurs et métiers: quels cadres ont été les plus augmentés cette année ?

Ce n'est pas un scoop, les cadres ont été particulièrement recherchés cette année par les entreprises françaises et ce dans de nombreux secteurs. Les difficultés de recrutements ont été fortes, incitant les employeurs à revoir à la hausse les salaires d'embauche et à faire progresser les rémunérations des cadres en place pour mieux les retenir.
Globalement, selon le dernier baromètre* Expectra de Randstad, les cadres ont obtenu en moyenne une augmentation de 2,2% cette année contre +2% en 2021. Le salaire médian des cadres s’établit à 48.930 euros bruts en 2022. Au cours des cinq dernières années, il a connu une progression globale de +12,1%.
Qui en a plus profité? Côté secteurs, celui du transport et de la logistique, toujours porté par le e-commerce, affiche la plus forte progression de salaire (+3,8%).
+6 à 7% pour les métiers de la logistique
"Affichant une croissance forte tirée par le e-commerce, la branche connaît une augmentation très importante de son activité et fait face à un déficit structurel d’effectifs, couplé à des difficultés de recrutement. Une situation qui contribue à la hausse des salaires" commente Randstad.
Fort logiquement, ce sont les métiers liés à ce secteur qui connaissent les plus fortes hausses de salaires et trustent ainsi une large partie du top 10 des plus fortes progressions salariales établi par le spécialiste du travail intérimaire.
Le record cette année, à l’échelle nationale, est détenu par le technicien de planification (+6,8%), suivi de près par le responsable logistique (+5,9%) et l’approvisionneur (+5,7%).

On trouve en deuxième place le secteur du BTP (+2,7%). Illustration de la pénurie chronique dans cette filière, sur 5 ans, les salaires progressent de +15,4%, une évolution nettement supérieure à la tendance générale (+12,1%).
Le chef de chantier, essentiel au bon déroulement des projets, bénéficie d’une forte revalorisation salariale de +4,5%. Les salaires du dessinateur BTP augmentent de 3,5% et ceux du technicien d’études bâtiment de 3%.
Les métiers de l'IT chèrement payés
Vient ensuite la banque/assurance avec des progressions moyennes de 2,6% porté notamment par la demande de crédits immobiliers et la capacité d'épargne des Français. Une demande qui pourrait nettement faiblir en 2023 avec le resserrement des politiques monétaires et la hausse des taux d'intérêt.
Le comptable assurance voit sa rémunération augmenter de +5,8%, ce qui le hisse à la 4ème place du Top 10 national.
On trouve derrière l'agroalimentaire (+2,4% d'augmentations moyennes), les services (+1,9%), le commerce (+1,8%), les biens de consommation (+1,6%) et enfin les biens d'équipement (+0,5%).
Outre les métiers liés à la logistique et à la banque, le top 10 des progressions de salaires est également composé de fonctions IT.
"Les métiers de l’IT voient leur rémunération dopée par une pénurie de talents sans précédent" souligne Randstatd.
C'est en Rhône-Alpes que les augmentations ont été les plus fortes
La recrudescence des cyberattaques fait de l’ingénieur sécurité une compétence aussi rare que recherchée, ce qui conduit à une progression de ses émoluments de +5,3%. Le salaire du responsable informatique, rouage de la digitalisation des entreprises, poursuit sa croissance à hauteur de +4,9%. Enfin, le chef de projet infrastructure, métier historique de l’IT, enregistre la plus belle évolution de la filière (+6,3%) devant le technicien d'étude télécom (+5,8%).
Randstad s'est également penché sur les augmentations par régions. Les cadres franciliens ne sont pas à la fête avec des augmentations moyennes de 1,8% mais c'est le Nord-Est qui ferme la marche avec +1,2%.
C'est en région Rhône-Alpes que les augmentations ont été les plus fortes: +3,8% (alors que la région était à la dernière place du classement l’an dernier), devant le Nord (+2,9%) et le Nord-Ouest (+1,9%).
Pour 2023, ces augmentations devraient a priori accélérer, estime Khaled Aboulaich, Directeur général d’Expectra: "Dans toutes les filières, l’écart entre l’offre et la demande de compétences se creuse. Dans la situation actuelle de quasi plein emploi, et dans un environnement inflationniste, les prochaines NAO devraient continuer à tirer le salaire des cadres vers le haut. Néanmoins, dans un contexte d'incertitudes protéiformes, les entreprises doivent faire preuve d'agilité autant que de prudence dans la gestion de leurs effectifs. Ainsi, si la rémunération reste la composante principale dans le choix d’une entreprise par un salarié, l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, l’autonomie dans la gestion du temps de travail, la formation, la mobilité, le sens des missions proposées, sont autant de leviers sur lesquels les entreprises peuvent s’appuyer pour fidéliser leurs collaborateurs et attirer de nouveaux talents."
*: Le baromètre des salaires Expectra est construit à partir de l’ensemble des postes pourvus par Expectra (Intérim, CDD et CDI) de profils bac +2 à bac +5. 35.607 fiches de paie ont été analysées et enrichies de données SmartData représentant 136 qualifications dont 74 fonctions cadres et 62 fonctions ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise), sur les métiers de l’informatique, l’ingénierie, la comptabilité, la finance, la fonction RH, le juridique, le commercial et le marketing. 7120 entreprises sont représentées (68% en province et 32% en Île-de-France).