Salaires: quelles augmentations peut-on attendre en 2023?

Les grandes entreprises sont prises en tenaille. D'un côté, l'inflation qui rogne le pouvoir d'achat des salariés, de l'autre, des difficultés à recruter ou à retenir les compétences. Au coeur du problème, les salaires.
Face à cette situation, les organisations n'ont d'autre choix que de négocier à nouveau des augmentations de rémunérations tout en actionnant d'autres leviers, selon une étude* du Groupe Alixio sur les organisations de plus de 50 salariés.
Avec un rapport de force qui a changé dans de nombreux secteurs, les enveloppes d'augmentations sont ainsi revues en hausse.
Des salaires en hausse de 4% l'an prochain
Ainsi, fin 2021, les grandes entreprises prévoyaient une augmentation de cette enveloppe de 2,5% en moyenne. Suite aux nouvelles négociations avec les représentants du personnel, les fameuses NAO (négociations annuelles obligatoires), elle passe à 2,9% en moyenne pour cette année.
40% des entreprises interrogées prévoient une augmentation située entre 2 et 3%, 38% tablent sur +3 à 5% et 13% iront au-delà de 4%.
Mais c'est surtout pour 2023 que les augmentations salariales seront les plus fortes. Toujours selon cette étude, la moyenne sera de +4,3%. Précisément, 35% des entreprises accorderont une augmentation de 3 à 4%, 21% de +4 à 5%, 23% de +5 à 6% et 13% iront au-delà des 6%.
En somme, la majorité des entreprises envisagent d’accorder plus de 4% d’augmentation salariale en 2023, soit une hausse de 60% par rapport aux prévisions de fin 2021.
D'autant plus qu'une entreprise sur deux est confrontée à un tassement des grilles salariales des bas salaires suite aux trois hausses consécutives du SMIC au cours des derniers mois.
"Pour autant, c’est un point en dessous de l’inflation anticipée (5,8% et plus) pour la majorité des entreprises", précise Alixio.
Si on s'intéresse aux cadres, l'augmentation moyenne pour 2022 sera de +2,5% et passera à +3,4% l'an prochain. 70% des entreprises interrogées tablent sur des augmentations individuelles situées entre +3 et +4%.
La prime Macron comme relai
Dans le même temps, les entreprises vont intensifier l'usage des compléments de salaires comme l'augmentation des remboursements des frais de trajet quotidien (31%) ou encore l'augmentation des remboursements des frais de déplacement (28%).
La prime Macron (qui maintenant est portée à 6000 euros maximum) devrait également être largement utilisée par les grandes entreprises. 52% d'entre-elles déclarent ainsi qu'elles pourraient y avoir recours (le "pourraient" à son importance), 21% disent qu'elles ne l'utiliseront pas.
*: enquête en ligne menée auprès de 100 entreprises de 50 à plus de 1000 salariées de mi-juillet 2022 à fin août 2022. Répondants: un panel de DRH et de Responsables Rémunération et Avantages sociaux.