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Sanofi annonce 207 réductions nettes d'emplois dans la R&D

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par Noëlle Mennella PARIS/TOULOUSE (Reuters) - Sanofi a détaillé mardi lors d'un comité central d'entreprise son projet de restructuration de la...

par Noëlle Mennella

PARIS/TOULOUSE (Reuters) - Sanofi a détaillé mardi lors d'un comité central d'entreprise son projet de restructuration de la recherche en France, qui devrait se traduire selon le groupe pharmaceutique par la suppression nette de 207 postes d'ici fin 2015.

Le site de recherche de Toulouse, qui a cristallisé la contestation des syndicats, est désormais intégré dans le projet de Sanofi qui prévoit d'y maintenir 364 de ses 617 postes actuels, 184 étant transférés et 63 supprimés, selon les syndicats.

Ainsi, les effectifs restant dans la ville rose seraient inférieurs aux 500 préconisés par l'expert Jean-Pierre Saintouil dans un rapport qu'il a remis en mai dernier à Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif.

Le porte-parole de Sanofi a toutefois réaffirmé mardi que ce rapport restait "la feuille de route" pour le site de Toulouse au cours des cinq prochaines années.

Sur le site de Montpellier, 158 postes seraient également supprimés, une centaine transférés et 58 seraient créées, selon les syndicats. Le site emploie aujourd'hui 1.070 salariés.

Au total, Sanofi compte ainsi supprimer 376 emplois dans sa recherche que la société veut compenser partiellement par la création de 169 postes, principalement en région parisienne.

"Au périmètre de recherche et développement du groupe en France, ce projet pourrait conduire à une réduction nette de 207 postes sur plus de 5.000 aujourd'hui", a ainsi déclaré le porte-parole de Sanofi.

Il a ajouté que "les premières discussions" qui ont lieu mardi seraient suivies de plusieurs autres réunions d'ores et déjà programmées.

LES SYNDICATS DÉNONCENT LE DÉMANTÈLEMENT DE LA R&D

La transformation engagée par le groupe en 2009, reposant notamment sur l'ouverture de partenariats externes afin de se recentrer sur des axes prioritaires comme la lutte contre le cancer ou les maladies cardiovasculaires, va aussi affecter son activité vaccins ainsi que ses fonctions support.

Ainsi, selon des documents remis par le groupe à des experts mandatés par les organisations syndicales, 754 postes seraient supprimés chez Sanofi Pasteur, dont le siège est à Lyon, du fait de l'arrêt de fabrication de certains vaccins. En parallèle 309 emplois seraient créés dans cette branche.

Les documents mentionnent aussi la suppression de 144 postes dans la branche Sanofi Winthrop Industrie (SWI), de 36 chez Merial (santé animale) et de 63 dans les fonctions centrales.

Chez Sanofi on indique qu'il était trop tôt pour commenter ces chiffres.

Le laboratoire, qui a déjà supprimé 4.000 postes entre 2009 et 2011, avait annoncé en septembre dernier 914 suppressions nettes d'emplois en France sur un total de quelque 28.000 postes en France. Le groupe avait alors indiqué que la vocation du site de Toulouse restait à préciser.

A Toulouse comme à Montpellier les salariés de Sanofi ont encore manifesté ce mardi contre ce projet.

"Nous exigeons un changement de stratégie de la part de la direction qui s'était engagée le 17 mai sur 500 emplois préservés", a déclaré à Reuters Pascal Delmas, délégué CFDT du site de Toulouse.

Pour lui, le plan de Sanofi va aboutir à un démantèlement de la recherche en France d'ici à cinq ans.

Laurent Besson-Imbert, délégué Sud-Chimie, le deuxième syndicat du site de Toulouse estime également que "la direction encourage l'externalisation afin de se désengager du site".

Thierry Bodin, coordinateur CGT chez Sanofi, a pour sa part appelé le gouvernement à intervenir de nouveau "pour empêcher ce gâchis".

Noëlle Mennella, avec Julie Rimbert à Toulouse, édité par Jean-Michel Bélot