Malgré un léger recul en 2023, l'absentéisme en entreprise reste à un niveau élevé

Un léger mieux. Après une hausse en 2022, le taux d’absentéisme dans les entreprises française a baissé de 0,59 point l'an passé, atteignant 5,17%. Il reste cependant supérieur à celui de 2021 (5%), révèle la troisième édition de l'Observatoire des arrêts de travail* du groupe Apicil.
Plus précisément, 27,4% des salariés français ont eu au moins un arrêt de travail en 2023 (-7,6 points), soit à peu près le niveau de 2021.
"Si l’absentéisme baisse pour toutes les catégories d’âge, ce sont les salariés âgés de 30-39 ans qui restent les plus concernés, avec 30,46% d’entre eux qui ont eu au moins une absence en 2023", peut-on lire. Bonne nouvelle néanmoins, ce taux est en baisse de plus de huit points sur un an.
Cette tranche d'âge est "particulièrement touchée par les pathologies psychiques", essentiellement les burn-out.
Moins d'arrêts mais plus longs
Paradoxalement, les salariés de plus de 60 ans présentent la plus faible proportion ayant eu au moins un arrêt de travail dans l’année (19,64%).
Si le taux d'absentéisme et la part de salariés touchés sont en repli, la durée moyenne globale des arrêts de travail augmente légèrement, passant de 22,13 jours en 2022 à 23,7 jours en 2023. "Cependant, cette durée a diminué de manière significative sur deux ans, enregistrant une baisse de -14,6%", souligne l'étude.
Ce sont les arrêts longs qui augmentent le plus mais la part du micro-absentéisme (moins de trois jours) augmente également en 2023 (17,14%, +5,21 points).
C'est "un signal préoccupant dans un contexte d’évolution du rapport au travail, où il passe souvent inaperçu. Les absences de courte durée peuvent, en effet, sembler moins significatives que les arrêts de longue durée, ce qui peut conduire à y accorder une attention moindre", note Apicil.
Santé et éducation: les secteurs les plus touchés
Sans surprise, les arrêts pour maladie représentent 89% des arrêts contre 4,59% pour les temps partiels thérapeutiques, en constante augmentation depuis trois ans, et 0,31% pour les maladies professionnelles, qui repartent à la hausse et qui engendrent les arrêts les plus longs, avec une moyenne de 86,20 jours.
"Les troubles musculo-squelettiques représentaient toujours la grande majorité de ces sinistres, avec 38.286 maladies professionnelles prises en charge", observe l'étude.
C'est dans le secteur de la santé, de l’économie sociale et de l’éducation que l'on observe le plus d'arrêts de travail (6,7%), pour une durée moyenne par arrêt de 27,96 jours. Viennent ensuite le transport et le commerce (5%), puis l’industrie et BTP (5%).
On notera enfin que les populations les plus touchées par l’absentéisme restent les salariés les moins qualifiés avec taux d’absentéisme de 8%.
*L’Observatoire des arrêts de travail a été réalisé sur la base de plus de 51.000 entreprises clientes du Groupe Apicil, soit plus d’un million de salariés du secteur privé, sur l’ensemble du territoire français, à travers les données déclarées en 2021, 2022 et 2023 via la Déclaration Sociale Nominative (DSN*). Les taux d’absentéisme ont été calculés selon la méthode calendaire. Les arrêts de travail pris en compte sont la maladie, la maladie professionnelle, l’accident sur le trajet du travail, l’accident professionnel et le temps partiel thérapeutique (aménagement temporaire de la durée du travail permettant de reprendre progressivement une activité professionnelle).