L'intérim a bien du mal à répondre au bond de l'absentéisme dans les entreprises

Cas positifs, cas contact, l'absentéisme devient un problème de taille dans les entreprises et le secteur de la santé n'est pas épargné.
Severine Laboue, directrice du groupe hospitalier Loos Haubourdin, près de Lille constate un taux d'absentéisme parmi les soignants deux fois plus élevé que la normale.
Pour faire face à une désorganisation sans précédent, les directions font logiquement appel aux agences d'intérim. Problème, elles font aussi face à un manque patent de candidats...
"Elles sont effectivement débordées, on sait qu'elles n'arrivent pas à nous proposer des aides-soignants ou des infirmiers, ce sont les postes les plus recherchés. Désormais, on est à un stade où on ne les appelle plus car on sait qu'elles n'arrivent pas à nous répondre. Donc, on essaye de trouver par nous même des solutions", explique la directrice.
La question de la rémunération
On estime en effet à 25.000 le nombre d'intérimaires dans les professions médicales. Trop peu pour pallier la désorganisation des hôpitaux due à la pandémie.
Le problème est d'autant plus prégnant qu'il faut "parfois remplacer plusieurs fois la même personne", regrette Damien Tardivon, directeur developpement de Vitalis medical, agence d'intérim spécialisée. Car les intérimaires également tombent malades ou sont cas contact.
Il y a également un vrai problème de formation selon lui. "Cela fait deux ans que l'on est dans une situation où à chaque vague, on sent de plus en plus d'usure des professionnels, si on a plus de professionnels formés, cela permettra d'augmenter les effectifs", estime-t-il.
Autre sujet sensible, la rémunération, jugée peu attractive malgré le Ségur de la Santé. Le risque à terme, c'est la fermeture de lits alors que le pic épidémique n'est pas encore atteint. "Il y a beaucoup d'attente de la part des professionnels, on a constaté des rémunérations en hausse sur ce qui va être tests ou vaccinations, nos professionnels de santé attendent aussi des hausses de rémunération", souligne Damien Tardivon