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Fret SNCF: activité en berne et 200 suppressions d'emplois en plus

La direction de Fret SNCF a annoncé que le chiffre d'affaires était en retrait de 6% sur les prévisions et que la marge opérationnelle affichait un écart en négatif de plus de 10 millions d'euros par rapport aux mêmes prévisions.

La direction de Fret SNCF a annoncé que le chiffre d'affaires était en retrait de 6% sur les prévisions et que la marge opérationnelle affichait un écart en négatif de plus de 10 millions d'euros par rapport aux mêmes prévisions. - Raymond Roig-AFP

La direction de Fret SNCF a présenté au Comité social et économique (CSE) de l'entreprise des mesures aboutissant à la suppression de 200 emplois supplémentaires. Cette activité ferroviaire dégage un chiffre d'affaires et une marge opérationnelle en recul sur les prévisions.

Toujours en perte, l'activité Fret (transport de marchandises) de la SNCF va encore réduire son personnel. La direction a fait savoir "sa volonté de se séparer des trafics peu rentables, et son ambition de réaliser des économies supplémentaires sur les frais de structures, ce sont ainsi 200 emplois de cheminots des fonctions support qui vont disparaître, s'ajoutant aux 1.500 autres suppressions prévues d'ici 2021 et affectant tous les métiers", précisent les élus du personnel au Comité social et économique (CSE) à qui ces mesures ont été présentées.

Selon ces élus, les effectifs actuels de Fret SNCF sont de 5200 personnes. Les nouvelles suppressions d'emplois sont prévues pour la fin de l'année ou le début de 2020.

Un chiffre d'affaires en recul de 6% sur les prévisions

Lors du CSE, la direction a par ailleurs annoncé que le chiffre d'affaires était en retrait de 6% sur les prévisions, et que la marge opérationnelle affichait un écart en négatif de plus de 10 millions d'euros par rapport aux mêmes prévisions, "malgré les économies réalisées sur l'énergie, les péages, les charges du personnel".

Selon les élus, cette marge opérationnelle "atteindrait certainement les 110 millions d'euros en négatif au lieu des moins 88 millions inscrite au budget", et Fret SNCF "pourrait perdre près de 60 millions d'euros à fin décembre, soit l'équivalent de 2400 trains ou 120.000 camions". Ces marchandises, affirment-ils, "vont principalement à la route et non aux concurrents ferroviaires".

En juin 2019, ces élus avaient dénoncé la nouvelle organisation de leur activité et sa filialisation à partir du 1er janvier 2020 qui, selon eux, annoncent "sa disparition". "La réforme ferroviaire de 2018 et la loi d'orientation des mobilités de 2019 brillent par leur incapacité à faire du transport ferroviaire de marchandises un sujet majeur", avaient-ils accusé.

Frédéric Bergé avec AFP