En Europe, seulement un manager sur trois est une femme

Ce 8 mars est la journée internationale des droits de la femme, avec un accent donné cette année à l'égalité professionnelle. Les carrières des femmes sont encore trop souvent marquées par des interruptions dues aux maternités, par des emplois à temps partiel et par des difficultés à accéder à des postes clés.
Les chiffres rassemblés par Eurostat à l'occasion de ce 8 mars sont éloquents: environ 9,4 millions de personnes occupent un poste de manager au sein de l'Union européenne, parmi lesquels on compte 6 millions d'hommes (soit 64%) et 3,4 millions de femmes (soit 36%). Un chiffre qui n'a que faiblement évolué depuis 2012, souligne l'institut de statistique. Il cache également de grandes disparités selon les pays.
C'est en Lettonie que les femmes ont le plus de chances d'accéder à des postes d'envergure, puisque qu'elles représentent 56% des managers. La Bulgarie et l'Estonie leurs offrent aussi toutes leurs chances puisque 49% des postes de manager sont occupés par des femmes. A l'opposé, le Luxembourg a des efforts d'ouverture avec seulement 15% de femmes à ces postes. La France se trouve dans la moyenne, avec 36% de managers femmes.
Les quotas ont donné un coup de pouce en France
L'Hexagone est en revanche beaucoup plus en avance sur la parité au sein des conseils d'administration des grandes sociétés cotées: 44% de leurs membres sont des femmes, c'est le score le plus élevé d'Europe où la moyenne est de 27%. Une féminisation qui s'explique par une politique des quotas: les entreprises cotées et les sociétés comptant plus de 500 salariés permanents et un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d'euros ont l'obligation de compter au moins 40% de femmes au sein des conseils d’administration et de surveillance. En 2020, cette obligation sera étendue aux sociétés d’au moins 250 salariés.
L’Italie et la Suède comptent parmi les grands conseils d'administration 36% de femmes, suivi par la Finlande (35%) et l’Allemagne (34%). Les femmes sont en revanches sous-représentées en Estonie (8%), en Grèce (9%), à Malte (10%).
L'égalité homme-femme a aussi des progrès à faire sur les postes de hauts dirigeants. Au niveau européen, moins de cinq (17%) sont des femmes. La France se situe exactement sur cette moyenne. C’est-à-dire bien loin de la Lituanie, qui affiche 28% de femmes dirigeantes, mais aussi de la Bulgarie et de la Lettonie (27%) ou encore de la Roumanie (25%). Des chiffres qui doivent faire rêver les Autrichiennes, qui ne sont que 5% à avoir de telles responsabilités, tout comme les Tchèques (6%) et les Italiennes (9%),