Air France relance sa formation gratuite de pilotes cadets

Le 04/10/2022 à 11h57

Selon le patron de Thales, les technologies du numérique vont permettre de passer à terme de deux à un pilote à bord des avions de ligne - P.Masclet-Airbus

Les candidatures ouvertes à presque tous débutent le 15 octobre. A l'issue de cette formation financée à 100% par la compagnie, les aspirants rejoindront Air France ou Transavia France en tant qu’Officier Pilote de Ligne.

Face à la pénurie de pilotes de ligne, les compagnies aériennes cherchent à diversifier leurs méthodes de recrutement. Air France relance ainsi sa filière de formation gratuite de "cadets" (les pilotes juniors dans le langage de la compagnie). Cette dernière avait été suspendue pendant la crise sanitaire du covid.

Les candidatures débutent le 15 octobre (sur le site corporate de la compagnie). Les prétendants devront passer un "processus de sélection rigoureux", souligne Air France. Concrètement, seulement une centaine d'entre eux sera retenu...

A partir d'un niveau BAC ou BAC+2

Si cette formation se veut ouverte, elle fixe néanmoins quelques conditions:

être titulaire d'un BAC+2 dans un cursus scientifique ou
être en cycle Master (BAC+4/+5) d'une université ou d’une école (ou diplômé)
être en deuxième année (première année complétée et validée) de classe préparatoire aux grandes écoles, toutes filières (sauf Lettres A/L) y compris les classes préparatoires intégrées (par exemple aux écoles d’ingénieurs) ou
Être titulaire un baccalauréat et être titulaire de la licence de pilote de ligne ATPL théorique délivré par une école homologuée d’un État membre de l’Union Européenne et en cours de validité

Sélection rigoureuse

Il n'existe pas de limite d'âge pour ce concours mais les candidats doivent être ressortissants d'un pays de l'Union Européenne ou de Suisse et s'exprimer couramment en français. Le niveau d'anglais requis est de 850 points au TOEIC (Listening and Reading, Programme Public ou Programme Institutionnel) et doit dater de moins de deux ans.

Après la clôture des candidatures, une phase de pré-sélection faite de tests de logique, de culture générale aéronautique, de raisonnement et d’anglais débute. Ensuite, une seconde phase depuis l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle inclura des épreuves de groupe et des entretiens qui débouchera sur la sélection des cadets.

Ensuite, "ils intégreront une école de formation pour un cursus théorique et pratique de 24 mois, ponctué par plusieurs évaluations".

A l'issue de cette formation financée à 100% par la compagnie, les aspirants rejoindront Air France ou Transavia France en tant qu’Officier Pilote de Ligne.

Cette filière se caractérise par son ouverture puisque aucune expérience préalable de pilotage est exigée. Elle vise à "susciter des vocations chez des candidats de tous horizons et à favoriser la diversité" souligne Air France qui mise notamment sur les femmes (qui ne représentent que 9% de ses pilotes).

Rappelons que dans le même temps Air France a relancé le recrutement de pilotes professionnels: 300 d'entre eux ont rejoint la compagnie depuis le début de l’année, et "100 embauches supplémentaires sont attendues d’ici fin 2022".

Aussi chez EasyJet

Air France n'est pas la seule compagnie à miser sur des canaux de recrutement non conventionnels. Esayjet qui cherche pas moins de 1000 pilotes cadets en 5 ans a lancé le programme "become a pilot" associé à une grande campagne de publicité pour faire passer la nouvelle. Objectif: "attirer des candidats aux profils variés et combattre les stéréotypes sur le métier de pilote de ligne" et les former.

La campagne met ainsi en avant des profils atypiques comme un DJ, une mère de famille ou une gymnaste devenus pilotes grâce à son cursus. "Tout le monde a la possibilité de mettre à profit ses compétences et ses passions pour devenir pilote de ligne", assure la compagnie low cost.

Pour autant, la compagnie impose quelques conditions, notamment un niveau GCSE (équivalent britannique du Bac) dans différentes matières comme les maths, les sciences et l'anglais. Et de préciser que les candidats portant des lunettes ont toutes leurs chances... La compagnie assure qu'une formation de 18/24 mois peut permettre de s'installer dans le siège du co-pilote.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business