A poste égal, les femmes cadres gagnent encore 8% de moins que les hommes

Le fait d'avoir des fortes compétences techniques, comme c'est le cas des informaticiennes et des ingénieures, permet aux femmes de mieux monétiser leur savoir-faire. - Kakoompics- CC
Les femmes sont plus diplômées que les hommes mais elles continuent d'être moins bien payées. Dans un baromètre publié ce vendredi, l'Apec constate un écart de 16% en 2018 entre les rémunérations médianes des femmes cadres et celles de leurs collègues masculins.
L'association pour l'emploi des cadres constate que les femmes ont une rémunération qui évolue moins vite que celles de leurs homologues masculins. Ainsi, les hommes cadres de moins de 30 ans gagnent 5% de plus que les femmes. A 50 ans, ils ont un salaire de 25% supérieur à leurs collègues femmes. Concrètement, la rémunération médiane chez les femmes est de 48.000 euros brut en fin de carrière alors que celle des hommes et de 60.000 euros brut.
Cette différence s'explique en partie par la nature des postes occupés : les hommes sont surreprésentés dans les fonctions les plus rémunératrices, telles que l'informatique et la production industrielle. Mais aussi parce que les hommes occupent davantage de postes à responsabilités.

A profil et poste identique, l'écart de rémunération s'établit à 8%. Un chiffre qui n'a pas progressé depuis 2013, constate l'association pour l'emploi des cadres. L'index d'égalité salariale, mis en place par la ministre du travail Muriel Penicaud dans le cadre de la loi "avenir professionnel", a été adopté à l'été 2018 et est progressivement instauré dans les entreprises. Il est donc encore trop récent pour produire un effet visible dans ces chiffres.
Des femmes chefs d'entreprise moins bien payées
À profil identique, les métiers du commercial ou du marketing font partie des plus inégalitaires, puisque l'écart s'établit à 11%. Quand les femmes décrochent un poste avec des responsabilités hiérarchiques (elles ne représentent que 31% de cette catégorie), elle gagnent 10% de moins que les hommes.
Si elles occupent un poste à la direction d'une entreprises (où elles ne sont qu'un quart de la population des dirigeants), leur rémunération est 21% moins importante que celle d'un homme.
Les grandes entreprises plus égalitaires
L'étude met aussi en lumière des inégalités de rémunérations plus faibles au sein des grandes entreprises : il est de 7% dans les entreprises comprenant plus de 1000 salariés, contre 10% dans celles de moins de 20 salariés. Les recruteurs des plus grandes entreprises sont aussi davantage sensibilisés à la question de l’égalité salariale, et la présence d'un service de ressources humaines jouent un rôle actif dans la réduction des inégalités.
Le fait d'avoir des fortes compétences techniques, comme c'est le cas des informaticiennes et des ingénieures, permet aux femmes de mieux monétiser leur savoir-faire. Confrontés à la pénurie de candidats, les employeurs sont obligés de délier les cordons de la bourse pour trouver les compétences dont ils ont besoin.
Dans ces domaines l'écart de salaire s'établit à 5%, et chez les jeunes diplômés entrant sur le marché du travail l'écart de salaire est quasiment nul. Voilà de quoi motiver les jeunes femmes qui hésitent encore à entrer dans les filières techniques, plutôt prisées par les hommes.