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Emploi

40% des salariés ne bénéficient pas d'entretiens annuels

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Sans surprise, c'est dans les entreprises les plus petites que ce moment d'échange entre salarié et manager est le plus souvent absent, selon une étude.

C'est un moment perçu comme un passage obligé, l'entretien annuel d'évaluation est le rendez-vous pour faire le point avec son manager sur l'année écoulée et sur les objectifs de l'année à venir.

Néanmoins, tous les salariés sont loin d'en profiter. Il faut dire que le Code du travail n'impose pas son organisation aux entreprises. Selon une étude* réalisée par l'Ifop pour Javelo, 40% d'entre eux déclarent ne pas avoir ce type d'échange. Un chiffre important qui masque de nombreuses disparités.

Ainsi, si dans les grandes entreprises cet exercice est quasiment automatique: 78% des salariés d'organisations de plus 500 personnes rapportent faire cet exercice, dans les plus petites (moins de 20 salariés), seulement 35% des salariés font des entretiens annuels d'évaluation.

Une habitude dans le secteur public, moins dans le privé

L'étude pointe également la grande différence entre entreprises publiques et privées. Dans les premières, 70% des salariés ont ce rendez-vous avec leur manager contre 57% dans le secteur privé.

L'entretien annuel n'est pas le seul levier pour établir un échange, des points d'étape trimestriels peuvent également être organisés. Mais là encore, alors que le besoin de suivi est latent chez les salariés, seulement 31% des salariés interrogés disent en profiter. Un chiffre qui grimpe à 48% pour ceux qui bénéficient d'un entretien annuel.

"La moitié des salariés interrogés estime que les points de suivis sont indispensables pour renforcer l’engagement des collaborateurs envers l’entreprise et faciliter la réalisation de l’entretien annuel" peut-on lire. Pourtant, seulement 21% des managers qualifient ces points de suivi comme "indispensables".

L'entretien professionnel est lui obligatoire

Rappelons que si l'entretien annuel n'a rien d'obligatoire pour une entreprise, l'entretien professionnel doit lui être organisé au moins une fois tous les deux ans. Une entreprise qui fait l'impasse sur ce rendez-vous peut être sanctionnée.

Cet entretien doit permettre au salarié d'être "acteur de son évolution professionnelle" et d’élaborer son projet professionnel à travers des souhaits d'évolution et de formations.

Ainsi, si une entreprise de plus de 50 salariés n'a pas proposé ce type d'entretien depuis plus de 6 ans, elle est pénalisée à hauteur de 3000 euros. Elle devra alors verser cette somme sur le compte personnel de formation (CPF) du salarié quel que soit son contrat de travail. Son ancienneté doit néanmoins être supérieure à deux ans.

*: L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population salariée française âgée de 18 ans et plus. Au sein de cet échantillon, 301 personnes exercent des fonctions de management.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business