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1er mai: deux organisations patronales demandent la liberté de travailler pour ce jour férié

Manifestation du 1er mai 2024 à Paris

Manifestation du 1er mai 2024 à Paris - LOIC VENANCE / AFP

Deux organisations patronales, la CPME et l'U2P, demandent la liberté, notamment pour les commerçants, de faire travailler leurs salariés le 1er mai, journée internationale des travailleurs.

Désacraliser la journée internationale des travailleurs? La CPME et l'U2P, deux des organisations patronales représentatives avec le Medef, ont demandé que le gouvernement accorde, notamment aux commerçants, le droit de travailler le 1er mai, et qu'aucune sanction ne soit prononcée cette année.

"Le 1er mai est en France un jour férié obligatoirement chômé", rappelle la CPME, sauf pour les activités considérées comme "essentielles".

Cela aboutit selon elle à "des situations kafkaïennes", où "un établissement de restauration rapide pourra ouvrir tandis que son voisin boulanger qui s'aventurerait à faire travailler ses salariés encourt de lourdes amendes".

Elle estime que "la tolérance dont bénéficiaient les jardineries et fleuristes semble aujourd'hui remise en cause alors que la vente à la sauvette du muguet prospère en toute impunité".

"Des situations absurdes"

La CPME demande donc qu'il soit désormais permis "à ceux qui le souhaitent de travailler le 1er mai, dès lors qu'un accord d'entreprise ou de branche le prévoit, comme c'est déjà le cas pour les autres jours fériés".

L'U2P, qui représente les entreprises de proximité, soutient également qu'il "serait temps de sortir de situations absurdes et souvent injustes qui font que certains professionnels de proximité comme les bouchers, boulangers, charcutiers, fleuristes..., sont empêchés par la loi de faire travailler leurs salariés le 1er mai, alors que leurs activités sont essentielles à la population".

Elle relève que "les chefs d'entreprises restent dans le flou le plus total", malgré certaines tolérances et "de récentes déclarations gouvernementales favorables à un élargissement des possibilités de travailler le 1er mai".

"Le droit des travailleurs"

Elle demande donc "l'engagement formel de l'État", pour ce 1er mai, "de ne pas sanctionner les entreprises qui souhaiteront faire travailler leurs salariés, sous réserve de leur accord et d'une rémunération doublée".

Et pour la suite, elle souhaite "une concertation avec les organisations représentatives de ces professions, et en premier lieu l'U2P, afin de déterminer le cadre législatif le plus approprié pour les années à venir".

Ce débat ressurgit chaque année. Récemment, la ministre chargée du Travail et de l'Emploi Astrid Panosyan-Bouvet a estimé que "l'application de la loi est aujourd'hui difficilement compréhensible".

"Le 1er mai est un jour où on manifeste pour le droit des travailleurs", a rappelé de son côté Denis Gravouil de la CGT. Il ne croit pas à l'idée que le travail le 1er mai se fera sur la base du volontariat. "On l'a bien vu avec le travail le dimanche, au début c'était sur la base du volontariat, et une fois que c'était instauré, le volontariat a disparu", dénonce-t-il sur BFMTV.

MC avec AFP