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"Elon n'était pas très populaire dans les sondages": le ministre des Finances de Trump juge que Musk devrait s'occuper de ses entreprises plutôt que de politique

Elon Musk, aux côtés du secrétaire au Trésor Scott Bessent (à gauche) et du secrétaire au Commerce Howard Lutnick (au centre), s'exprime lors d'une conférence de presse avec le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 30 mai 2025.

Elon Musk, aux côtés du secrétaire au Trésor Scott Bessent (à gauche) et du secrétaire au Commerce Howard Lutnick (au centre), s'exprime lors d'une conférence de presse avec le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 30 mai 2025. - AFP

Alors que le patron de Tesla et SpaceX a annoncé ce samedi la création de son "parti de l'Amérique", Scott Bessent critique le milliardaire et juge que c'est à ses affaires qu'il devrait se concentrer.

Le ministre américain des Finances Scott Bessent a estimé dimanche que le multimilliardaire Elon Musk, qui a annoncé la veille la création de sa propre formation politique, devrait être encouragé à se consacrer à ses entreprises plutôt qu'à faire de la politique.

"Je pense que les conseils d'administration de ses différentes entreprises voulaient qu'il revienne diriger ces entreprises, ce à quoi il est meilleur que quiconque", a réagi Scott Bessent, interrogé sur CNN pour savoir si l'annonce de l'homme le plus riche du monde inquiétait l'administration Trump.

"J'imagine que ces conseils d'administration n'ont pas apprécié cette annonce d'hier et vont l'encourager à se concentrer sur ses activités d'entrepreneur, pas sur ses activités politiques", a-t-il poursuivi.

Selon lui, "les principes" défendus par la commission dirigée par Elon Musk ont "été très populaires" mais, "lorsque l'on regarde les sondages, Elon ne l'était pas".

MM. Musk et Trump ont été très proches.

Le "parti de l'Amérique"

Elon Musk a contribué à hauteur de plus de 270 millions de dollars à la campagne du républicain pour la Maison Blanche et a, notamment, piloté la Commission pour l'efficacité gouvernementale (Doge) destinée à réduire drastiquement les dépenses fédérales. Il était un habitué du Bureau ovale.

Il a quitté Doge en mai pour reprendre en main ses entreprises et en particulier le spécialiste des véhicules électriques Tesla, dont l'image et les ventes souffraient dans le monde du fait de cette collaboration.

Peu après, les deux hommes ont durement et très publiquement ferraillé au sujet du projet de loi budgétaire de Donald Trump.

Fermement opposé à ce texte, dont il dénonce l'impact sur les finances publiques, Elon Musk avait promis de lancer son propre parti politique si le texte était adopté.

Il a mis sa menace à exécution samedi, au lendemain de la promulgation en grande pompe de la "grande et belle loi" de Donald Trump, en annonçant la création de sa formation, le "parti de l'Amérique".

"Une mauvaise tournure"

"En plongeant encore plus profondément dans la politique (...), Musk part exactement dans la direction opposée de ce que les actionnaires/investisseurs de Tesla veulent qu'il fasse pendant cette période cruciale dans l'histoire de Tesla", a commenté dimanche Dan Ives, analyste de Wedbush.

"Si le coeur des supporteurs de Musk le soutiendra coûte que coûte à chaque tournant, il y a un sentiment général d'épuisement de la part de nombreux investisseurs de Tesla lié au fait que Musk persiste sur la voie politique", a-t-il relevé, soulignant que le "soulagement initial" de son départ de Doge avait été "de courte durée".

"La situation a pris une mauvaise tournure" avec cette annonce, a estimé Dan Ives.

Dans les échanges électroniques hors de l'ouverture de la Bourse de New York, l'action Tesla - très volatile depuis toujours - reculait de 0,85% dimanche à la mi-journée.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco