ÉDITO. Le Budget 2025 est-il à la hauteur ?

Ce vendredi 20 septembre, la France était censée envoyer à la Commission européenne son programme de redressement des comptes publics. Le fauteuil de Bercy étant toujours vide, Paris a dû demander un délai à Bruxelles. On y voit quand même un peu plus clair depuis l'envoi par Matignon quelques documents budgétaires aux parlementaires, ce jeudi 19 septembre.
Dans le "tiré-à-part", on trouve notamment les rares missions qui ont eu droit des augmentations budgétaires (Défense, Sécurité, Ecologie et c’est plutôt une surprise alors des coupes étaient craintes) et les perdants, plus nombreux.
L’Aide publique au développement perd 28% de son budget, le plan France 2030 perd un milliard d'euros et l'enseignement supérieur 600 millions - deux mauvaises nouvelles pour l'investissement - mais aussi la mission "Travail et emploi" qui perd 2,3 milliards, avec des coupes attendues sur l’apprentissage et France Travail.
Mais tout ça, ce sont les missions de l’Etat, qui ne comptent que pour un tiers des dépenses publiques.
Hausse de 30 milliards des dépenses
Si l'on prend l’ensemble de la dépense publique – qui cumule dépenses de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales - l'enveloppe globale progresse de 30 milliards d'euros, à 1.666 milliards.
De prime abord, on pourrait se dire qu’on est loin du tour de vis qu’on nous annonce depuis des semaines. Mais compte tenu de l’inflation, cela signifie que l'Etat ne devra augmenter ses dépenses que de 1%, que les dépenses de Sécu devront rester stables (0%) - ce qui nécessiterait de lourdes réformes type réforme de l'assurance-chômage - et que les collectivités locales baissent leurs dépenses de 0,7% alors qu'elles vont déraper de plus de 15 milliards cette année...
Comment le nouveau gouvernement compte-t-il gérer cette équation à plusieurs inconnues? On en saura probablement davantage le 1er octobre, date à laquelle Michel Barnier a annoncé son discours de politique générale... Sauf report de dernière minute, comme pour le programme de réformes qu'attend toujours Bruxelles.