Défense, Travail... Quels sont les ministères gagnants et perdants du projet de budget pour 2025?

Il ne lui reste plus que 3 semaines avant de remettre au Parlement son projet de loi de finances pour 2025. Les services du nouveau Premier ministre Michel Barnier ont transmis ce jeudi aux commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat "les documents budgétaires élaborés par le gouvernement démissionnaire" en vue du projet de loi de Finances pour 2025.
Consultés par BFM Business, ces documents confirment un gel des dépenses publiques à 492 milliards d'euros, mais une répartition des fonds modifiée entre les différentes missions. Ces plafonds "constituent une base technique pour préparer le budget issu des plafonds décidés par le gouvernement démissionnaire à la mi-août, mais ne préjugent pas des modifications et ajustements qui pourront être proposés" par le nouveau gouvernement, précise toutefois la page de garde.
Qui sont les grands ministères gagnants?
En haut du podium, on retrouve la mission "Ecologie, développement et mobilités durables" avec une progression du budget de près de 7,5%, à 29,8 milliards, soit 2,1 milliards d'euros en plus. Cette mission concourt à la mise en œuvre de plusieurs politiques publiques liées au transport, à l'énergie, la protection de l'environnement et de la biodiversité, mais aussi la lutte contre les pollutions et la prévention des risques naturels et technologiques.
À noter en revanche que les crédits alloués au Fonds Vert, le programme gouvernemental destiné à accélérer la transition écologique dans les collectivités locales, sont amputés de près de 1,5 milliard d'euros. Les crédits alloués au "paysages, (à l')eau et (à la) biodiversité" sont par ailleurs rabotés, de 578 millions à 441,3 millions d'euros. Ceux pour la catégorie "Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales" de 5 milliards à 4,7 milliards d'euros.
Les fonds alloués à la Défense sont aussi revus à la hausse, à 50,5 milliards d'euros (+6,9%, soit 3,3 milliards d'euros en plus) dans un contexte géopolitique global très incertain. "Le réarmement et de développement de l’investissement militaire s’inscrivent dans la situation internationale et les différentes menaces auxquelles le pays doit faire face", est-il précisé dans le document.
Le plafond prévisionnel des dépenses du ministère des Armées va donc logiquement croître en 2025, notamment pour assurer "l'investissement et les commandes de matériel nécessaires à la modernisation de nos armées". Même son de cloche du côté de la sécurité intérieure - avec des moyens spéciaux pour "accélérer le traitement des demandes d’asile et de renforcer les dispositifs d’intégration des réfugiés de la guerre en Ukraine".
Enfin, d'autres crédits supplémentaires seront alloués à la modernisation du service public de la Justice (+1%) mais aussi pour les missions "Pouvoirs publics" (+9%) et "Administration générale et territoriale de l'Etat" (+7,1%).
Qui sont les ministères revus à la baisse?
Parmi les perdants de ce budget prévisionnel 2025, l'aide publique au développement verrait son budget sabré à hauteur de 19,4%, soit une baisse de 1,3 milliard d'euros, pour atteindre 5,4 milliards d'euros. Celui de la mission "Outre-Mer" serait également réduit de 7,4%, à 2,5 milliards.
Le budget revu à la baisse pour le Travail et l'emploi (-6,9%, soit 2,3 milliards d'euros en moins) était quant à lui attendu. "La France connaît le plus bas taux de chômage enregistré depuis plus de quarante ans, proche de 7 % de la population active", justifie le gouvernement dans le document.
Michel Barnier doit en théorie remettre au Parlement son projet de loi de finances pour 2025 le 1er octobre, mais envisage de reporter la présentation au 9 octobre.