ÉDITO. La ligne économique du gouvernement? Le grand bazar!

Le bilan est implacable après la première semaine d’examen du budget : quel bazar ! C’est bien simple, ça tire dans tous les sens. Une vraie cacophonie. Que celui qui a compris ce qui allait se passer sur les factures de gaz l’année prochaine lève la main. Le week-end dernier, pas moins de quatre ministres se sont succédés pour dire absolument tout et son contraire sur le sujet.
Agnès Pannier-Runacher a commencé par parler d’une hausse de 500 millions d'euros des taxes sur le gaz. Parole démentie dès le lendemain par le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, puis le surlendemain par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. Mais le soir même, le ministre de l’Economie et des Finances, Antoine Armand affirmait ensuite que la hausse pourrait passer par amendement à l’Assemblée.
Alors la ministre de l’Energie en a remis une couche mardi dans Libération - oui, il y aura bien une taxe – avant d’être à nouveau démentie le soir par Laurent Saint-Martin sur le plateau de BFM TV. Tout cela est parfaitement illisible, et pas correct vis-à-vis des 11 millions de foyers français raccordés au gaz naturel.
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Sur l'immigration, c'est pareil. Quand Bruno Retailleau annonce une nouvelle loi, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, appelle à introduire "un peu de nuance" dans le débat, rappelant qu'il comporte une "dimension économique" à ne pas négliger. Autre exemple avec la réduction des allégements de charges. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, qui explique qu’il faut "modérer" la copie de Matignon pour “préserver le coût du travail”. Ou sur le malus automobile, sur lequel le même Marc Ferracci appelle à mettre la pédale douce, tout comme son voisin de palier à Bercy Antoine Armand. Mais c’est quand même eux qui ont tenu la plume du budget !
En même temps à sa décharge, le nouveau gouvernement n’a eu que quinze jours pour écrire le budget. Mais franchement, on se demande s’il y a un pilote dans l’avion. Michel Barnier, qu’on n'a pas beaucoup entendu cette semaine sur tous ces sujets, l’avait pressenti. C’est pour cela qu’il avait nommé à ses côtés une ministre déléguée en charge de la Coordination gouvernementale. Mais Marie-Claire Carrère-Gée - c’est son nom – est portée disparue depuis sa nomination. Ce n’est pourtant pas le travail qui manque.