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ÉDITO. La croissance intoxiquée à la dépense publique

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Selon la dernière note de conjoncture de l’Insee, la croissance 2024 a été beaucoup portée par les dépenses publiques. Une surprise inquiétante.

À elles seules, les dépenses publiques ont généré 0,6 des 1,1% de croissance en 2024. On pourrait se réjouir du maintien de la croissance tricolore, notamment face à l’Allemagne qui elle est en récession pour la deuxième année consécutive. C’est en réalité très inquiétant.

Car si la dépense publique est une béquille utile quand l’activité bât de l’aile, c’est un poison lent quand elle s’installe durablement et devient une forme de drogue à accoutumance.

Une drogue dont on n'arrive pas à se sevrer depuis la crise Covid, très toxique dès lors qu’elle est financée par la dette, comme c’est le cas en France. La croissance d’aujourd’hui se fait sur le dos de nos enfants qui, un jour, devront payer la facture…

L’Edito de Raphaël Legendre : La croissance intoxiquée à la dépense publique - 18/12
L’Edito de Raphaël Legendre : La croissance intoxiquée à la dépense publique - 18/12
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Quelles conclusions tirer des chiffres de l’Insee? D'abord qu'il n'y a pas eu d'austérité, contrairement aux mensonges que l'on entend régulièrement. Nous sommes le pays le plus dépensier au monde et cette dépense des administrations publiques a encore progressé de 2% en 2024.

Ensuite, que l'on s’enfonce chaque année un peu plus dans une économie socialisée et surendettée. L’histoire a prouvé que c’était la voie royale vers l’appauvrissement.

Transformer le modèle économique

On pourrait rétorquer que sans cette dépense publique, on aurait eu moins de croissance. C'est vrai, et c’est bien cette dépendance qu’il faut interroger. Avec 160 milliards d'euros de déficits et bientôt 3.200 milliards de dettes, on ne peut plus se payer ce luxe dépensier. Et sans injections de fonds publics, la France est incapable de générer une croissance robuste… C’est toxique!

Pour sortir de cette spirale, il est urgent de repenser notre modèle économique et de remettre l’État à sa juste place. Malheureusement, ce sont des transformations profondes qui ne sont possibles qu’après le souffle d’une élection présidentielle.

François Bayrou a bien prévenu qu’"il n’y aura pas de redressement sans effort sur les économies" et qu’il faudra "dépenser moins pour agir mieux" hier à l’Assemblée.

De belles formules. Mais on sait que des paroles aux actes, il y a souvent un monde en politique.

Raphaël Legendre