EDITO. Impôts: ne pas casser l'incroyable résilience du moral des Français

En septembre, le moral des ménages s'est amélioré pour le troisième mois consécutif. Une bonne nouvelle qui contraste avec les esprits tristes qui martèlent tous les quatre matins que la France va mal.
C’est bien simple, tous les indicateurs sont au vert. Les Français sont plus optimistes sur leur situation financière récente (+2 points) mais aussi à venir (+3), sur leur capacité à épargner aujourd’hui (+2) et demain (+5). Davantage de Français de disent aussi prêts à faire des achats importants.
Bref, ça va mieux! Le moral des ménages s'améliore sur leur situation personnelle, mais aussi, chose rare, sur le niveau de vie global des Français.
Les salaires ont rattrapé l'inflation
Qu’est-ce qui explique cette euphorie ambiante? D’abord, la crainte du chômage s’éloigne. Un changement majeur après des décennies durant lesquelles l'emploi a été la préoccupation numéro un des Français.
Ensuite la crise inflationniste est derrière nous. La hausse des prix est revenue autour de 2%, et les salaires, qui ont progressé de +4,4% en 2023, +3,8% en 2024 et devraient à nouveau augmenter de +3,6% en 2025, ont rattrapé l’inflation.
Enfin, il est intéressant de prendre un peu de recul pour observer les grandes tendances depuis un quart de siècle. Qu’ apprend-on?
Première leçon, que le moral des Français est bas quand le chômage et les impôts sont hauts. On l’a vu dans la crise de 2008 et tout au long du quinquennat Hollande qui n’arrivait pas à retourner la fameuse courbe du chômage.
Deuxième leçon, l'inverse est tout aussi vrai. Quand les impôts baissent et que l’emploi repart, le moral des ménages remonte en flèche, comme ça a été le cas après le tournant pro-business de 2014. Et à l’exception de la crise des Gilets jaunes et du Covid, le moral des ménages était à un niveau historiquement élevé lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Tout cela nous dit quoi? Quelque chose de très simple: les Français sont heureux quand il y a du travail et qu’on ne les assomme pas d’impôts. J’invite donc tous les ministres et tous les parlementaires à regarder de près le graphique du moral des ménages de l'Insee avant d’aller discuter du budget. Beaucoup de travail et moins impôt. Pas l’inverse.