Télétravailler depuis Venise: la cité des Doges veut désormais attirer les travailleurs nomades

Des touristes attablés à une terrasse d'un restaurant à Venise, le 21 mai 2021 - Marco Bertorello © 2019 AFP
Après Courchevel et l’île Maurice, c’est au tour de Venise. La cité des Doges lance une offre spéciale destinée aux télétravailleurs venus de tout horizon. Baptisé Venywhere, le programme utilise tous les atouts de Venise pour attirer les nomades: "se réveiller près du Rialto, commencer sa journée avec une vue imprenable sur l'île de la Giudecca, profiter d'un cours de voile dans le lagon au coucher du soleil…"
Voilà pour la carte postale. Mais la cité veut surtout faciliter la vie des télétravailleurs avec des sites de travail équipés par Cisco, le spécialiste des réseaux informatiques, une aide à la recherche d’appartement, des visites culturelles... Avec la plateforme Venywhere, tout est pensé pour permettre l’insertion des télétravailleurs dans la vie locale.
Une ville qui se vide
Et pourquoi pas les pousser à s’installer définitivement? Car, en réalité, c'est la petite idée derrière cette proposition de la ville-musée qui se dépeuple inexorablement. Au fil des années, Venise s’est désertée. Aujourd’hui, elle ne compte plus que 50.000 habitants, soit un tiers de sa capacité résidentielle totale.
Un vide aggravé par la crise du Covid-19 qui a fait fuir une partie des 30 millions de touristes qui visitent la ville chaque année. Or, 65% de la population locale travaille dans le tourisme.
Mais contrairement à d'autres destinations, Venise n'a pas l'intention de se brader. Pas d'incitation financière pour une ville qui entend tout de même réguler les venues dans la lagune - qui avale doucement un peu plus les bâtiments chaque année. Depuis l'année dernière, les grands navires de croisière ne peuvent par exemple plus entrer dans la cité pour réduire le tourisme de masse.