Mégots: la région de Bruxelles adresse aux cigarettiers une facture de 200.000 euros

Le gouvernement bruxellois réclame 200.000 euros à l'industrie du tabac, correspondant à l'argent public dépensé pour la collecte de mégots de cigarette en rue. - Thomas Coex-AFP
Les autorités de la région de Bruxelles-Capitale (et son 1,25 million d'habitants) veulent en finir avec les mégots de cigarettes jetés dans les rues. Dans une lettre adressée à la filiale Benelux du géant américain Philip Morris et à deux fédérations belges de fabricants (Cimabel pour les cigarettes et Fetabel pour le tabac), la secrétaire d'État bruxelloise en charge de la Propreté publique Fadila Laanan (PS) va réclamer 200.000 euros aux fabricants de cigarettes. Ce montant correspond aux frais, déjà engagés par la collectivité, de quelque 200.000 euros, ainsi que le financement de futures actions "dans une logique de partenariat pérenne".
Selon l'argumentaire de la région, qui évoque "un fléau à éradiquer", quelque 10 millions de mégots sont jetés chaque jour en Belgique dont une bonne part dans la capitale. Et la pratique est épinglée par les services de la propreté comme "une des cinq principales nuisances", avec notamment les déjections, les dépôts clandestins ou les jets de cannettes.
L'industrie du tabac finance un organisme public de tri des emballages
En 2018, une série de projets a été élaborée pour faciliter la collecte de mégots (éteignoirs de rue, cendriers de poche distribués lors de festivals etc.) et cela a "généré un coût de 203.500 euros", précise la secrétaire d'État bruxelloise chargée de la Propreté publique, Fadila Laanan, dans le courrier.
À Bruxelles, les industriels du tabac ont déjà accepté de financer un organisme public chargé de la collecte et du tri des emballages, mais pas encore de contribuer au ramassage des mégots comme ils le font déjà en Flandre (nord) et se sont engagés à le faire en Wallonie (sud). Or, explique-t-on au cabinet de Fadila Laanan, "on retrouve beaucoup moins de paquets de cigarettes dans l'espace public que de mégots". Ceux-ci, en raison de leur petite taille, sont "particulièrement difficiles" à ramasser et "mettent des années à se décomposer", fait-on aussi valoir à la région.