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Union européenne

Matteo Salvini envisage d'être candidat à la présidence de la Commission européenne

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Le patron de l'extrême droite italienne pourrait être candidat à la présidence de la Commission européenne en cas de victoire d'une coalition souverainiste aux prochaines élections européennes.

Matteo Salvini pourra-t-il devenir un personnage politique européen? Le patron de l'extrême droite italienne, homme fort du gouvernement à Rome, nourrit cet espoir et ne s'en cache pas: dans un entretien publié jeudi dans le quotidien La Repubblica, il déclare envisager d'être candidat à la présidence de la commission européenne en cas de victoire d'une coalition souverainiste aux élections européennes de mai 2019.

"C'est vrai, des amis de différents pays européens me le demandent, me le proposent", a déclaré Matteo Salvini. "Cela fait plaisir qu'ils voient en moi un point de référence pour la défense des peuples, même en dehors de l'Italie". "En ce moment, entre le budget, l'Europe, les immigrés, je n'ai pas eu le temps d'évaluer la proposition. Le mois de mai est encore loin. Nous verrons, j'y réfléchis", a ajouté l'allié italien de Marine Le Pen

"Les Italiens d'abord"

Il en profite en tout cas pour attaquer une nouvelle fois la Commission européenne et son président Jean-Claude Juncker, très critiques du projet de budget italien. "Nous sommes responsables devant 60 millions d'Italiens, pas devant eux. Le budget ne changera pas d'une virgule. Mais qu'ils ne se permettent pas d'envoyer troïka ou commissaires. Qu'ils arrêtent, et qu'ils laissent travailler le gouvernement des Italiens", a-t-il lancé.

Agé de 45 ans, Matteo Salvini est arrivé en 2013 à la tête de la Ligue du Nord, parti sécessionniste alors au bord du gouffre, et en a fait une formation nationaliste triomphante, sous le slogan "Les Italiens d'abord". Après avoir dépassé Silvio Berlusconi au sein d'une coalition de droite en récoltant 17% des voix aux élections législatives de mars, il s'est allié avec le Mouvement 5 étoiles (antisystème) pour gouverner. Avec un discours de fermeté face aux migrants ou à Bruxelles, il dépasse désormais les 30% d'intentions de vote dans les sondages.

A. K. avec AFP