Les doses du vaccin AstraZeneca "ne quitteront pas" l'UE "si nous ne sommes pas livrés"

Le bras de fer entre l’Europe et AstraZeneca se poursuit. Invité sur RMC et BFMTV ce vendredi, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a dit ne pas pouvoir "accepter (…) qu’un laboratoire impute sur l’Europe et seulement sur l’Europe ses difficultés de production" du vaccin contre le Covid-19.
Le laboratoire suédo-britannique, accusé de ne pas respecter ses engagements de livraison, est dans le viseur de Bruxelles depuis plusieurs semaines. En effet, le contrat "signé avec eux" prévoit la mobilisation de "toutes les usines de production européennes comme britanniques pour nous livrer, comme pour livrer le Royaume-Uni", a ajouté Clément Beaune. Or, si l’UE a exporté des milliers de doses outre-Manche, aucun vaccin fabriqué au sein du Royaume-Uni n'a été envoyé dans l'UE.
"On livre si on est livré"
L’Europe a depuis décidé de taper du poing sur la table: "Si nous ne sommes pas livrés par AstraZeneca et par le Royaume-Uni, il n’y aura pas de doses AstraZeneca qui quitteront le territoire européen à l’export. (…) C’est très clair", a prévenu le secrétaire d’Etat, avant d’assurer que "l’Europe ne cèdera pas".
"On peut comprendre qu’il y ait parfois des problèmes industriels, mais on ne peut pas comprendre qu’on manque de transparence. On ne peut pas comprendre qu’il n’y ait pas de retard dans certains pays comme le Royaume-Uni sur les livraisons d’AstraZeneca et qu’il y en ait chez nous", a-t-il martelé.
Et de déplorer que l’Europe n’ait "pas encore reçu de doses des sites britanniques d’AstraZeneca". D’où le "principe de réciprocité" désormais posé par Bruxelles: "On livre si on est livré", a déclaré Clément Beaune. "Il n’y a pas de problème pour exporter si ça marche aussi dans l’autre sens", a-t-il dit.
350 millions de doses au deuxième trimestre
Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé "inacceptable" la lenteur de la vaccination sur le continent européen, Clément Beaune a reconnu qu’il fallait "aller plus vite" et qu’AstraZeneca n’était pas "l’unique responsable". "On n’a pas attendu l’OMS pour chercher à accélérer. Parfois on aimerait que l’OMS se concentre un peu plus sur la Chine que sur l’Europe", a-t-il lâché.
Il a néanmoins assuré que les livraisons allaient s’accélérer dans les semaines qui viennent grâce à un renforcement des capacités de production. "Nous aurons au deuxième trimestre en Europe plus de trois fois ce que nous avons reçu au premier", a-t-il dit, promettant "350 millions de doses" d’ici le mois de juin.