Les comptes d'épargne des Belges sont deux fois plus remplis que ceux des Français

C’est un record historique. Les sommes placées par les Belges sur les comptes d'épargne réglementée ont atteint 265,8 milliards d’euros fin juin, selon la Banque nationale du royaume. Au total, les montants mis de côté mais disponibles à tout moment ont augmenté chez nos voisins de 5,6 milliards d’euros depuis le début de l’année.
À titre de comparaison, selon les derniers chiffres communiqués par la Banque de France, les ménages français disposent aujourd'hui de 733 milliards d’euros fin 2017 placés sur des livrets A, LDD et autres placements relevant de l'épargne réglementée, soit 10.940 euros par habitant contre 23.418 euros en Belgique.
Miser sur la sécurité plutôt que le rendement
Ce contraste est d’autant plus surprenant que les taux d’intérêt offerts par les banques aux épargnants belges sont particulièrement faibles. En effet, la plupart des établissements appliquent le minimum légal, à savoir environ 0,11%. Une rémunération bien plus faible qu'en France où le livret A (0,75%) ne permet pourtant plus de mettre ses économies à l'abri de l'inflation.
Cela n'empêche visiblement pas les Belges de rester fidèles à leur compte d'épargne malgré ces taux historiquement bas. Le rendement, bien qu'extrêmement faible, leur est assuré quoi qu’il arrive. L'aversion au risque semble aussi la règle outre-Quiévrain. Et l’État garantit depuis 2008 les dépôts jusqu’à 100.000 euros (comme en France), contre 20.000 auparavant. Ce qui a pu inciter certains ménages à privilégier leur compte d'épargne.
Champion européen de l'épargne dans les années 90
Par ailleurs, la fiscalité belge est, comme c'est le cas en France, particulièrement favorable à cette forme d'épargne, même si comme le note L'Écho, "l’État veut mobiliser l’épargne des Belges en faveur des entreprises en exonérant les dividendes d’actions à hauteur de maximum 640 euros par contribuable, montant qui sera porté à 800 euros l’an prochain"
Même si elle a été surpassée depuis, la Belgique a longtemps été considérée comme le "champion européen de l’épargne" avec un taux d’épargne ayant dépassé les 20% dans les années 1990.