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Union européenne

Les 27 de l'UE s'accordent sur le 6e paquet de sanctions contre la Russie

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Les 27 représentants des Etats membres ont validé l'embargo sur le pétrole mais renoncé à intégrer sur la liste noire le chef de l'Eglise orthodoxe russe.

Les représentants des 27 de l'UE ont approuvé ce jeudi un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo, avec des exemptions, sur les achats de pétrole mais renoncé à inscrire sur la liste noire le chef de l'Eglise orthodoxe russe, sous la pression de Budapest, selon plusieurs sources diplomatiques.

Le texte doit encore recevoir l'accord écrit de chaque Etat membre en vue de sa publication vendredi au Journal officiel pour permettre l'entrée en vigueur des mesures, a précisé la présidence française du Conseil de l'UE. La Commission européenne avait proposé d'inscrire sur la liste des personnes sanctionnées par un gel de leurs avoirs et une interdiction d'entrée dans l'UE le patriarche Kirill pour son soutien à l'offensive russe mais la Hongrie s'y est opposée, estimant qu'il s'agissait d'une atteinte à la liberté de religion.

Budapest avait également bloqué un embargo total sur le pétrole russe. Les sanctions de l'UE doivent être adoptées à l'unanimité. Au cours d'un sommet lundi à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 ont fini par trouver un accord devant aboutir à réduire de quelque 90% leurs importations de pétrole russe d'ici à la fin de l'année afin de tarir le financement de la guerre livrée par Moscou à l'Ukraine.

60 personnes supplémentaires sur la liste noire de l'UE

L'accord prévoit un arrêt progressif des importations de pétrole russe transporté par bateau, soit les 2/3 des achats européens. Afin de lever le veto de Budapest, une exemption provisoire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, ce qui concerne la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque. L'Allemagne et la Pologne s'étant engagées de leur côté à cesser leurs importations par l'oléoduc Droujba d'ici à fin 2022, au total ce sont 90% des exportations de pétrole russe vers l'UE qui devraient être arrêtées d'ici à la fin de l'année.

En négociation depuis un mois, le nouveau paquet de sanctions prévoit aussi d'allonger la liste noire de l'UE en y ajoutant une soixantaine de personnalités, dont de nombreux militaires russes soupçonnés de "crimes de guerre" à Boutcha, des membres de la famille du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, mais aussi l'ancienne gymnaste russe Alina Kabaeva. Certains médias et opposants prêtent en effet à celle-ci une relation depuis des années avec Vladimir Poutine, ce qu'avait démenti le président russe en 2008.

Figure en outre l'exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont Sberbank, le principal établissement bancaire en Russie, ainsi que d'une banque bélarusse. Trois chaînes de télévision russes, dont Russia 24 et Russia RTR, seront interdites de diffusion dans l'UE. Les sanctions européennes, prises depuis 2014 après l'annexion de la Crimée, concernent déjà 1.091 personnes et 80 entités. Le vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie Alexandre Novak a affirmé jeudi que les consommateurs européens seraient les premiers à "souffrir" de l'embargo pétrolier.

P.L. avec AFP