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Le Sénat italien se prononce en faveur de la LGV Lyon-Turin

Le tunnel Lyon-Turin

Le tunnel Lyon-Turin - Jean-Pierre Clatot-AFP

Le Sénat italien a adopté ce mercredi deux motions favorables à la construction de la LGV Lyon-Turin. Ils ont également rejeté une motion du Mouvement 5 Etoiles qui s'oppose au projet.

Le Sénat italien a adopté ce mercredi deux motions favorables à la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin et a rejeté celle du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) notoirement opposé à la construction de cet ouvrage. La discussion au Sénat concernant ces diverses motions a entraîné une grande tension entre le M5S et la Ligue de Matteo Salvini, son partenaire au sein de la coalition gouvernementale, qui a voté en faveur des textes soutenant ce projet.

"Il ne faut pas se leurrer, la question politique reste ouverte. Nous comprenons les positions historiques du M5S, surtout sur un thème identitaire, mais si vous faites partie d'un gouvernement et le Premier ministre dit que l'ouvrage doit être réalisé, alors il n'y a pas d'alternative, c'est aussi une question de crédibilité du gouvernement dans son ensemble", a déclaré le leader des sénateurs de la Ligue Massimiliano Romeo.

"Il est clair qu'avoir deux partis de la majorité gouvernementale qui votent de manière diverse pose une question politique évidente que l'on ne peut pas nier et ceux qui votent contre le projet devront assumer la responsabilité politique des conséquences", a-t-il ajouté.

7 Italiens sur 10 favorables 

Le M5S, opposé depuis toujours à cette liaison à grande vitesse entre la France et l'Italie demandait au Parlement d'en bloquer la construction estimant que "le projet est inutile, coûteux et vieux", mais cette motion a été rejetée par 181 voix contre et 110 pour. Les deux autres motions favorables à la construction de la ligne présentées par des partis d'opposition (Parti démocrate et +Europe) ont recueilli respectivement 180 et 181 voix pour.

La bataille autour des motions, un document qui n'a pas de valeur juridique contraignante, était purement symbolique pour le M5S qui menait un combat perdu d'avance. En effet, le Parlement italien a adopté en 2016 une loi sur la réalisation de ce projet franco-italien et il faudrait une nouvelle loi du Parlement pour y mettre un terme.

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, avait en outre estimé il y a une quinzaine de jours que ne pas réaliser la ligne ferroviaire "coûterait beaucoup plus cher" que de mener le projet à son terme. Selon un sondage publié en début de semaine, sept Italiens sur dix sont favorables à ce projet qui vise à réduire les transports de marchandises en camions au profit du rail et à diviser par deux le temps de trajet pour les passagers, en mettant Turin à seulement deux heures de Lyon.

Paul Louis avec AFP