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Le gouverneur de la banque de France préconise une baisse des taux de la BCE "au printemps"

Le gouverneur de la Banque de France Francois Villeroy de Galhau à Davos le 16 janvier 2024

Le gouverneur de la Banque de France Francois Villeroy de Galhau à Davos le 16 janvier 2024 - Fabrice COFFRINI / AFP

Le gouverneur de la banque de France, François Villeroy de Galhau, plaide pour une première baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne au printemps, et ce "indépendamment du calendrier de la Réserve fédérale américaine".

François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a préconisé jeudi 28 mars une baisse des taux de la BCE dès le mois d'avril ou juin afin de "prendre une assurance" contre le risque d'un atterrissage brutal de l'économie de la zone euro.

"La politique monétaire agissant elle-même avec délai", François Villeroy de Galhau a appelé à ne pas "attendre trop longtemps".

"La date précise de cette première baisse – avril ou début juin – n’a pas une importance existentielle? Je redis ici ma conviction qu’elle devrait avoir lieu au printemps, et ceci indépendamment du calendrier de la Réserve fédérale américaine", a déclaré le gouverneur de la Banque de France lors d'un discours à l'Université de Paris-Dauphine.

Les marchés monétaires parient majoritairement désormais sur une baisse des taux de la Fed en juillet, en raison des derniers chiffres élevés d'inflation aux États-Unis.

D'abord "une baisse modérée"

"Nous commencerons probablement par une baisse modérée. Nous ne serons pas obligés ensuite de réduire les taux à chaque Conseil des gouverneurs, mais nous devrons en garder l’option", a poursuivi François Villeroy de Galhau.

Il s'agirait de la première baisse des taux d'intérêts depuis que la BCE a entamé, en juillet 2022, une politique de resserrement monétaire face à l'envolée des prix.

Les Experts : BCE, à quand la baisse des taux ? - 19/03
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"Le pilotage monétaire va devoir être fin pour réussir l'atterrissage", a-t-il averti. "Si l’inflation repassait ensuite durablement en-dessous de notre cible, nous risquerions d’avoir à baisser davantage et plus agressivement les taux d’intérêt, voire de nous retrouver à nouveau bloqués à la 'frontière basse' des taux d’intérêt."

MC et Reuters avec AFP