Le Brexit continue de bousculer le commerce transmanche

Avec le Brexit le quotidien de nombreux citoyens britanniques va être transformé - Daniel LEAL-OLIVAS © 2019 AFP
Ce phénomène a été observé pour le premier trimestre et est inédit depuis le début de la publication de ces données en 1997, souligne le Bureau national des statistiques.
Le Royaume-Uni a importé pour 53,2 milliards de livres de biens de pays en dehors de l'UE, contre 50,6 milliards en provenance de ceux appartenant au marché unique européen, que le pays a quitté le 1er janvier.
L'ONS met en garde toutefois sur le fait qu'il ne s'agit que d'un trimestre.
Selon elle, compte tenu de la pandémie et de la baisse d'activité, il est trop tôt pour déterminer si c'est seulement des perturbations de court terme ou au contraire des ajustements de plus long terme des chaînes d'approvisionnement.
Eloignement
"Les derniers chiffres du commerce montrent un éloignement par rapport aux pays de l'UE en raison du Brexit", tranche Yael Selfin, économiste pour le cabinet KPMG au Royaume-Uni.
Pour Danni Hewson, analyste chez le courtier AJ Bell, "clairement l'Europe paye sa propre bataille avec le coronavirus donc des perturbations de chaînes d'approvisionnement ne sont pas une surprise".
"Ce qui va se passer dans les six prochains mois sera plus parlant", selon lui.
Les exportations vers l'UE, qui représentent plus de 40% du total, pesaient quant à elle déjà moins que celle vers les pays hors Europe avant même le Brexit.
L'UE reste le premier marché pour les produits britanniques
L'UE reste en outre de loin la première destination pour les ventes à l'étranger de produits britanniques et si le Brexit entraîne des frictions, l'accord commercial entre Londres et Bruxelles noué à la dernière minute fin 2020 permet de conserver des échanges relativement fluides.
Sur le seul mois de mars, les exportations de biens vers l'UE ont d'ailleurs progressé de 8,6%, portées par l'automobile, et sont presque revenues à leur niveau de décembre, avant le départ du marché unique.
Elles avaient déjà fortement rebondi en février, après une chute record de 42% janvier.
De nombreuses entreprises avaient en tout début d'année décidé d'arrêter ou de réduire l'expédition de biens vers le continent le temps de s'adapter aux nouvelles règles commerciales et autres tracasseries administratives.