L’Italie veut favoriser la vente en vrac grâce à une ristourne de 20% sur les produits achetés sans emballage

Le gouvernement italien demande aux commerçants de réduire de 20% le prix des produits alimentaires ou détergents vendus sans emballage. Cette mesure sera financée par un crédit d’impôt.

La vente en vrac séduit de plus en plus en France. 47% des Français auraient ainsi acheté des aliments sans emballages en 2018. Le secteur reste un marché de niche, mais en croissance bien plus rapide que chez nos voisins européens, selon le réseau Vrac. Un succès qui donne des idées ailleurs : en Italie, le gouvernement prépare une loi pour inciter la population à acheter moins de produits emballés.

Dans son projet de décret contre le changement climatique et pour l’économie verte, présenté jeudi en Conseil des ministres, l’exécutif italien prévoit la mise en place d'une réduction de 20% pour les acheteurs qui acceptent d'acheter des produits en vrac, détaille le quotidien italien Il Sole 24 Ore.

Concrètement, chaque consommateur bénéficiera d’une réduction de prix de 20% sur tous les aliments ou détergents non-emballés dans des canettes, des bouteilles, des conserves, pots en verre, boites de carton ou autres emballages, qu’ils soient recyclables ou non. Cela peut être des tranches de jambon frais, du vin et de la bière, du nettoyant pour sol, etc.

Cette subvention devrait s’appliquer à partir de 2020 et jusqu’en 2022. Cette mesure sera financée par un crédit d’impôt pour les distributeurs : ils pourront déclarer le total des réductions qu’ils ont appliquées pour cette mesure, et le retrancher de la somme à déclarer au fisc, avec une limite fixée à 10 millions d’euros par an.

Mais la mesure n’a pas l’air de convaincre l’auteur de l’article. Il déplore d’abord que "pour les années 2020, 2021 et 2022, l’Etat ne soit pas prêt à consacrer plus de 10 millions d’euros à la bataille des emballages". À titre de comparaison, en France, le vrac a représenté 500 millions d’euros de ventes en 2018.

En outre, le journaliste d’Il Sole 24 Ore se demande si cette mesure profitera réellement à l’environnement, ou si le fait de supprimer les moyens de conservation des aliments ne va pas augmenter le gaspillage.

Nina Godart