L'Allemagne revoit ses prévisions de croissance 2022 à la baisse

Un masque abandonné sur le sol, devant le Reichstag, le 19 octobre 2021 à Berlin - INA FASSBENDER © 2019 AFP
Le gouvernement allemand a abaissé mercredi à 3,6% ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2022, contre 4,1% attendus à l'automne, alors que pandémie de Covid-19 et pénuries freinent l'activité en ce mois de janvier.
L'entame de l'année "reste modérée en raison de la pandémie de coronavirus, en particulier dans les services", écrit le ministre de l'Economie et du Climat Robert Habeck dans un rapport.
La reprise devrait plus tard regagner en vigueur "après l'aplatissement supposé du taux d'infection" et la levée de "goulots d'étranglement" dans l'industrie, poursuit-il.
Ces projections pour l'année en cours paraissent cependant plus pessimistes que celles communiquées auparavant par la Banque centrale allemande (4,2% de croissance) ou l'institut de conjoncture IFO (3,7%).
Situation sanitaire tendue
L'économie allemande devrait connaître un hiver de stagnation, l'IFO prévoyant une baisse de 0,5% du PIB au quatrième trimestre 2021. Et le premier trimestre de 2022 se déroule sur fond de situation sanitaire tendue, avec des restrictions qui freinent la reprise.
Les pénuries de matériaux sur les marchés mondiaux plombent l'industrie manufacturière, un secteur clé de la première économie européenne, et accroissent les tensions inflationnistes.
Le taux d'inflation en Allemagne est attendu en moyenne annuelle de 3,3% en 2022, après 3,1% en 2021, qui s'est terminée à 5,3% en décembre, le plus haut niveau depuis 1992.
Alors que les pénuries de biens intermédiaires tels que les semi-conducteurs continuent de faire pression sur les prix, Berlin attend un "assouplissement progressif" courant 2022 qui fera baisser en tendance l'inflation.
Sur fond de hausse de la population active à 45,3 millions de personnes, le taux de chômage est lui attendu en recul, à 5,1%, après une moyenne de 5,7% en 2021.
Indicateurs de bien-être
Le gouvernement allemand présente pour la première fois un large éventail d'indicateurs de bien-être et de durabilité "au-delà du PIB", comprenant des indicateurs sociaux, de protection de l'environnement et du climat, d'éducation et de recherche, de démographie jusqu'aux finances publiques et l'égalité des conditions de vie.
Berlin entend "mener un discours ouvert sur ce qui définit réellement la prospérité et la qualité de vie à long terme", comment "la durabilité et la croissance peuvent se compléter et où des compromis doivent être faits", écrit M.Habeck.